L’ensemble des signataires ci-dessous (personnes, collectifs et mouvements) de la présente lettre, vise à interpeller les médias nationaux et internationaux et ainsi les interroger sur l’omerta et leur politique de l’autruche adoptée face à la révolution algérienne depuis le 22 février 2019. En aucun cas ceci n’est un appel pour une ingérence internationale ou étrangère, bien au contraire.
Ce silence collectif des médias, qui n’est autre qu’un déni et une complicité, nous a en effet interrogés et nous interroge encore sur les raisons réelles de cette attitude et nous laisse penser que cette révolution en Algérie met en lumière les limites de vos systèmes dans les quatre coins du monde, quel que soit le régime adopté, qu’il soit démocratique ou totalitaire.
Un nouvel ordre mondial est en marche et cette révolution avec son caractère exceptionnel par son pacifisme, sa simultanéité, sa spontanéité, sa durée, son autoorganisation et l’absence de leaders, concerne tous les peuples et n’est que le précurseur de toutes les futures révolutions citoyennes. Outre le fait que certains médias à l’intérieur comme à l’extérieur, aient tenté de détourner le message bien qu’ils n’ignoraient pas le caractère illégal et illégitime du pouvoir militaire en place en Algérie, ils se sont également bouché les oreilles face aux slogans scandés depuis 28 semaines.
Ces mêmes médias ont mis un masque pour ne pas voir toutes les arrestations arbitraires, les violations du droit international et de leur propre constitution. Certains ont même choisi, par exemple, Facebook ou twitter, de supprimer des centaines de comptes d’opposants au régime algérien, contrairement à leur attitude face aux manifestations à Hong Kong. De même, cette contradiction a pu être constatée chez certains états qui ont pris des positions claires lorsqu’il s’agissait du Venezuela, de la Russie, La Turquie…etc… Le message du peuple est clair et constant, comme l’a dit un grand penseur, « yatnahaw Ga3 » le départ de tout le système. Les monologues du pouvoir pour se maintenir et les élections proposées, ne sont qu’un prolongement de ce système, un rafistolage du régime et un recyclage des anciens dirigeants.
Le peuple l’a bien compris, il ne cesse de dialoguer et de montrer sa détermination à appliquer l’article 7 de la constitution. La souveraineté revient au peuple algérien. Les médias ne peuvent continuer à ignorer cette révolution et passer sous silence le désir de liberté et de justice de millions d’algériens à travers le monde. Le message essentiel véhiculé est celui d’instaurer une paix durable et globale. Les signataires ci-dessous en appellent à la responsabilité de chaque média pour couvrir, dignement et loyalement, cette révolution algérienne.
Signataires :
Collectif des Algériens de Strasbourg Lachemi Belhocine, en Suisse, Avocat et Président du collectif mondial des algériens : Algériens sans frontières (ASF). Collectif pour une Alternance Démocratique et Sociale en Algérie (CADSA) Marseille Hafid Madouni, économiste, Espagne Dalila Abdet, publiciste, Grande-Bretagne Rekibi Youcef, anesthésiste, en Suisse Nordine Said, anesthésiste, en Suisse Toufik Said, ingénieur informatique, en Suisse Rym Bourezzak, médecin chirurgien cardiaque, Algérie Bachir Djillali, vétérinaire, Canada. Ammour Saïd, médecin, Strasbourg, France Collectif Hirak in Canada