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vendredi, mars 29, 2024

Décryptage. Pourquoi l’Algérie ne sait pas encore créer des richesses

C’est un constat amer. Mais c’est le constat qui explique la situation dans laquelle se trouve réellement le pays. L’Algérie est en panne économique parce qu’elle ne sait pas créer des richesses et les distribuer ensuite équitablement sur l’ensemble de sa population. Cette défaillance a plongé le pays dans une crise financière majeur qui va marquer son futur proche comme son avenir lointain. 

En Algérie, la croissance économique est très faible et volatile depuis une longue période. Elle a été en deçà des attentes et des résultats obtenus par des pays de taille similaire avec de moindres moyens. Sa volatilité l’a empêché de s’inscrire dans un processus cumulatif ; les phases de ralentissement ou de franche dépression venant anéantir les phases de forte croissance.

La plupart des études économiques consacrées à l’Algérie ont démontré qu’après l’effondrement du marché pétrolier en 1986, il a fallu attendre près de deux décennies pour que le PIB réel par tête revienne à son niveau de 1985. Les politiques de relance, mises en œuvre depuis le début de la décennie passée, ne parviennent pas non plus à sortir du cycle de la rente pétrolière. Les trois récents plans quinquennaux, à savoir 2003-2008, de 2009-2014 et 2015-2019, se sont focalisés essentiellement sur les infrastructures économiques et sociales qui, comme on le sait, ne libéreront tout leur potentiel d’externalités qu’à long terme. C’est ce qui expliquerait en partie la faiblesse de la croissance eu égard au niveau de l’investissement consenti.

Sur le plan sectoriel, la croissance a été tirée essentiellement par le secteur des hydrocarbures jusqu’en 2006, date à partir de laquelle, le secteur entre dans une période de croissance négative. Le BTP et les services génèrent l’essentiel de la croissance depuis cette date. La configuration sectorielle de l’économie algérienne est de type «syndrome hollandais».

Le syndrome hollandais est apparu en 1970 et fait référence aux difficultés rencontrées par l’économie hollandaise suite à l’exploitation, dans les années 1960, des réserves de gaz naturel du gisement de Slochteren. L’augmentation des exportations produit un excédent commercial. Cet excédent se traduit par une appréciation du taux de change. Importer des biens devient alors plus avantageux que de les produire localement. En clair, la richesse liée à l’exploitation d’une ressource naturelle entraîne le déclin des autres productions locales et donc une flambée des importations.

Dans ces conditions, les secteurs qui permettent au pays de créer de vraies richesses à valeur ajoutée pour un développement économique n’ont jamais pu participer à la croisse économique du pays. A titre d’exemple, l’Industrie algérienne, de 2004 jusqu’à 2014, sa participation à la croissance économique du pays variait seulement de 0,2 jusqu’à 0,18 % ! C’est l’un des taux les plus ridicules et dérisoires du monde faisant de l’Algérie l’un des pays les plus faibles sur le plan industriel.

Idem pour l’agriculture. De 2004 jusqu’à 2014, sa participation est quasiment ridicule à la croissance en Algérie. Elle varie de 0,3 % jusqu’à 0,72 %.  L’Algérie a été donc riche par le passé parce que son sous-sol était riche en hydrocarbures. Mais cette richesse demeure superficielle elle n’est pas le fruit d’un processus industriel, technologique ou scientifique. La bonne croissance économique de l’Algérie en 2004 et 2005, à savoir plus de 5 % de croissance de son PIB, s’explique uniquement par l’envolée des prix du pétrole et du gaz. A partir de 2014, cette croissance a commencé de chuter de 3 % jusqu’à un ridicule 0,80 % en 2019, année à laquelle le pays a plongé dans une profonde crise politique dont il peine à se relever encore.

 

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5 تعليقات

  1. Le pétrole à été la malédiction Algérienne.
    Nos compatriotes travaillent dans les plus grosses entreprises du monde et sont très recherchés. Par contre au pays des mirages tenus par des incultes, ils sont des hitistes,
    Je suis persuadé si on avait instauré le principe de Abane, aujourd’hui l’Algérie serait un vrai Eldorado. Mais comme on dit donner leurs de l’or ils le transforme en feraille rouillée.