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vendredi, juin 9, 2023

Décryptage. Affaire de la cocaïne du Port d’Oran : pourquoi la thèse de la destination Algérie se fragilise

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701 kg de cocaïne à l’état pur !  Voila encore qui nous fait dérouter et risque  de fragiliser toutes les thèses  sur  ce que nous avons  admis  jusque-là et qui consistait à dire que la drogue était destinée au  port d’Oran  et  que des Algériens seraient des complices et des commanditaires.

Loin de l’itinéraire  pris par une enquête devenant  complexe  sur l’affaire du port d’Oran et qui patine depuis le 29 mai, des thèses journalistiques  sur une piste espagnole  prennent de plus en plus de la place dans une histoire complètement inusitée.

Tout d’abord les lampes de balisages  ou Flash light  trouvées dans la cargaison de la drogue lors de l’interception, seraient une marchandise purement européenne et ne peuvent en aucun cas être acquises dans un magasin Brésilien.

Cette donne  pourrait ouvrir une brèche  visant à laisser entendre   que les scellés auraient pu ne  pas être brisés par une autorité officielle mais illégalement par une complicité’ (avant Scanner)  dans le port de Valence et  uniquement pour introduire les gilets et les lampes rouges de localisation maritime.

Ceux qui ont fait cela avec maîtrise de  l’emplacement et la facilite d’accès  aux containers sur un bateau de tonnage intermédiaire ont-t-il mise sur un port de transit  qui ne scanne  pas toutes  les marchandises sortantes, vu le caractère de « de transboarding » de la cargaison ? Possible.

On peut toujours croire avec toute vraisemblance que le plan conçu était justement de se servir du bateau Vega Mercurey  pour faire sortir les cartons de  drogue introduits  et marqués de triangle  dés le port de départ de la province de  Sao Paulo  bien entendu dans une cargaison algérienne avec le même modèle de boite.

La réintroduction de la drogue vers l’Espagne  pourrait être  facile  une fois larguée dans les eaux à 10 km des côtes. Cette opération est tout à fait réalisable, mais  quasi impossible  sur MSC AMALFI un battant-pavillon maltais transatlantique, le transporteur de la marchandise  ayant quitté le 9 Mai 2018 Sao Paulo au Brésil pour arriver le 24 Mai  à  Valence.

Le navire Vega Mercury sous-pavillon Libérien qui est arrive dans les eaux territoriales algériennes le 29 Mai à 10 H 23. C’est même bateau qui était déjà venu dans le port   d’Oran le 15 mai  à  22 H 55 mn.  Aujourd’hui, il y est toujours à Oran et aucune actualisation ne le concerne.

L’autre point qui sape toutes les conclusions déjà avancées, réside essentiellement dans cette cocaïne à l’Etat pur. La question qui se pose donc est :  pourquoi on expédie en Algérie une telle quantité qui nécessite toute une transformation servant à la mixer aux différents produits chimiques pour la rendre consommable ?

Il fallait juste se rappeler que c’est en Espagne qu’un ministre de l’intérieur avait  déclaré en janvier 2011 avoir  mis la main sur le plus grand  laboratoire de traitement de 3 quintaux de cocaïne et presque 33 tonnes de produits chimiques. Ce trafic impliquait  des résidents et des étrangers d’origine colombienne.

Enfin,  les deux questions qui restent posées sont relatives au poids et à  l’Alerte. Au sujet du poids  de la marchandise, une imprécision persiste au sujet du contenu du  bon de connaissement et nous ignorons toujours la quantité de la viande importée ( poids) et si les 701 kg faisaient partie du poids total déclaré  ou d’une portion en sus.

Quant au sujet de l’Alerte   lancée par les autorités espagnoles en direction d’Alger, deux pistes se présentent. La première  tend à dire que  c’est un contact entre Gardes-côtes. La deuxième nous renvoie  à l’attache de sécurité de l’ambassade d’Algérie à Madrid.

Notons enfin que la distance séparant Oran de valence et de 230 milles nautiques et la ville espagnole la plus proche des côtes oranaises est celle d’Almeria située à 99 milles nautiques. 

Larbi Zouaimia

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