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vendredi, mars 29, 2024

Crise financière : Comment l’Algérie est passée de l’aisance à… l’appauvrissement

Effondrement de la monnaie nationale, pénurie de liquidités, pénurie de certains produits de large consommation, explosion des prix et cherté excessive de la vie, activité économique en panne, chômage endémique et inquiétante détérioration des services publics dans plusieurs secteurs, les signes de l’appauvrissement sont bel et bien là en Algérie. Depuis le début de la crise politique en Algérie en 2019, le pays ne cesse de régresser sur le plan financier et économique provoquant un mal-être social majeur. Et pourtant, il y a quelques années, l’Algérie était un pays bel et bien aisé. Comment en est-on arrivé jusque-là ? 

La réponse à cette question se trouve au niveau de la gestion chaotique des dépenses publiques du pays. En Algérie, les dépenses globales sont rythmées par le prix du baril (choc et contre choc extérieur) et/ou les politiques de contraction et d’expansion budgétaire. Il s’agit d’un schéma classique d’expansionnisme de l’Etat en période d’amélioration des termes de l’échange et de contraction du budget d’équipement
en période de leur détérioration. En vérité, la situation financière que connaît aujourd’hui l’Algérie a été déjà vécue par le passé au lendemain du contre choc pétrolier de
1986 qui a eu pour effet l’abandon de nombreux projets structurants (autoroute, métro etc.)

Ces projets  ont dû attendre deux décennies pour être repris avec la nouvelle embellie depuis 2000. Les recettes budgétaires, tout comme les recettes d’exportation, sont fortement corrélées au prix du pétrole et aux quantités exportées. Sur longue période, la fiscalité pétrolière a exercé un effet d’éviction sur la fiscalité ordinaire en Algérie et de ce fait a accru la dépendance des finances publiques de l’Etat algérien à l’égard du prix du
baril et amoindri les marges de manœuvre de l’Etat aux chocs extérieurs négatifs.

Même forts de l’expérience de 1986, les pouvoirs publics éprouvent de sérieuses difficultés à mettre au point des politiques contracycliques pour échapper aux fluctuations du prix du baril. Compte tenu du poids de l’Etat dans l’économie algérienne, la baisse des dépenses d’équipement est de fait un ajustement à la baisse de la croissance économique tirée depuis près de 15 années par la demande publique.

Il faut savoir que de 2003 à 2009, l’Algérie a connu des excédents budgétaires parfois très importants : de 13.7% et 13.9% du PIB en 2005 et 2006 respectivement. Mais ces excédents ont été mal gérés, mal investis à cause de ce qu’on appelle l’expansionnisme budgétaire qui a franchi un autre palier après cette dernière date. Le budget d’équipement passe d’une moyenne de 10% entre 2002 et 2006 à une moyenne de plus de 16% entre 2007 et 2010. Ce qui eut pour effet, malgré le maintien du prix du pétrole à un niveau très haut, de réduire progressivement les soldes budgétaires qui vont devenir négatifs dès 2010. De 1.5% du PIB en 2010, le déficit budgétaire a atteint 7.7% en 2014 sous l’effet de
la baisse du prix du baril durant le second semestre de 2014.

La même politique dépensière a aggravé les déficits budgétaires de l’Etat. Et en 2020, les déficits budgétaire et courant ont été estimés respectivement à -20% et -18% du PIB. La dette publique s’établirait à 61% du PIB et les réserves de changes à 36 Mds USD fin 2020, ce qui constitue à peine 8 mois d’importations.

La loi de finances (PLF) 2021 a prévu une augmentation du déficit du Trésor public à 17,6 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays en 2021. Pour mesurer l’ampleur de la gravité de la situation financière en Algérie, il suffit de savoir que le déficit budgétaire est passé à 3614,42 milliards DA en 2021 contre 2954,88 milliards DA, c’est-à-dire l’équivalent 23 milliards d’euros contre l’équivalent de 19 milliards d’euros en 2020.

Ces chiffres démontrent tout bonnement que l’Etat algérien vit au-dessus de ses moyens et il continue à dépenser, à trop dépenser, alors qu’il ne créé pas suffisamment de richesses. Les réserves de change vont disparaître d’ici 2022 et le pays devra s’endetter pour survivre à l’absence de ressources financières pour répondre à ses besoins.

C’est le seul scénario qui attend l’Algérie à partir de fin 2021, début 2022. Pour équilibrer son budget et trouver de nouvelles sources revenus, l’Algérie a besoin d’un prix de baril de pétrole très élevé. La Banque d’Algérie l’établissait pour 2013 à 112 $US.5 Le Fonds Monétaire international notait de son côté que ce prix était passé de 109 $US en 2011 à 121 en 2012. Que dire en 2021 ? Selon plusieurs experts, même avec un baril de pétrole à 140 dollars US, l’Algérie aura du mal à retrouver son aisance des années 2006, 2007 ou 2008.

Trop de dépenses publiques, trop d’importations, trop de dépendance à l’étranger, trop de turbulences politiques et pas assez de richesses créées, l’Algérie est condamnée à s’endetter car elle est devient un pays… pauvre.

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4 تعليقات

  1. La rente et l’État rentier de l’Algérie fait que nous sommes là aujourd’hui, nous n’avons aucune autre production mais à part exporter les quelques barils de pétrole et quelques mètres cubes de gaz qui nous reste, pour combien de temps encore ? grâce ou plutôt à cause du monopole de l’économie de l’état catastrophique, ne laissant aucune place à d’autres émergences en empêchant les investisseurs algériens et étrangers par crainte que ces derniers puissent sortir le pays de sa torpeur et par la même occasion perdre leurs fauteuils et autres privilèges.
    À cause de ce monopole économique de l’état, tous les rouages de la vie économique, sociale et politique sont parasités par ces derniers. Pauvre Algérie.

  2. « Comment l’Algérie est passée de l’aisance à… l’appauvrissement? »
    Réponse : cest tout a fait normal quand une junte est aux commandes avec un chef d’état et un ministre de commerce qui sont les plus nuls hommes politique que la planète terre n’a jamais connu … c’est pour ça que la mobilisation au côté du Hirak va s’accentuer de plus en plus jusqu’à la chute de ce régime… c’est une question de vie ou de mort pour les Algériens !

  3. Il y a un domaine où le régime Algérien dépense énormément d’argent sans aucun contrôle, et ce depuis 45 ans, c’est « l’aide » à un état Fantôme qui est la Rasd : l’Algerie paye les « ministres » et « les ambassades » qui existent dans certains pays (actuellement 18, avant 80), il corrompe certains pays pour qu’ils soutiennent le polizero. Sans parler des frais de déplacementet de nourriture pour tous ces gens. Tous ces dépenses ne seront jamais récupérées, car il n’y aura jamais un état Sahraoui au sud du Maroc (à part peut être à Tindouf ).

  4. Pour les marochiens
    Vive le Polisario et honte au narco etat de momo escobar 6
    Plus grand producteur et exportateur de cannabis
    25 milliards de dollars de revenus du cannabis
    Allah maudit le producteur le vendeur de drogue et l intermédiaire

    L ONU n’a jamais reconnu et ne reconnaitra jamais l occupation du sahara par la force
    Le soutien de Trump c est du pipi de chat