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mardi, septembre 26, 2023

Crise du COVID-19. L’inquiétante dépression des entreprises algériennes

Les mois passent et rien, absolument rien, de concret n’est fait en faveur des entreprises algériennes qui se battent toutes seules contre l’une des crises financières les plus difficiles de l’histoire contemporaine. Dans ce contexte, plusieurs entrepreneurs algériens et patrons d’entreprises sombrent dans une inquiétante dépression. 

En effet, une enquête d’opinion menée auprès des chefs d’entreprises privées en Algérie au mois de juillet passé a démontré que plus de 47 % des entrepreneurs algériens ont jugé inefficaces les mesures fiscales annoncées par les autorités algériennes depuis le mois d’avril dernier pour atténuer les effets de la crise financière et économique. Plus de 56 % des chefs d’entreprises ont reconnu au mois de juillet dernier qu’ils ne sont plus capables de faire face à leurs obligations fiscales. Par ailleurs, plus de 61 % des chefs d’entreprises interrogés reconnaissent avoir besoin en urgence d’un financement d’exploitation pour couvrir les frais des échéances de paiements comme les salaires des employés ou leurs mises en congé. Et pour 17 % des chefs d’entreprises, 100 % de leur chiffre d’affaires est impacté par les conséquences de la crise financière née dans le sillage de la pandémie de la COVID-19.

Cette enquête d’opinion a été réalisée par le  Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care), l’un des rares think tanks actifs en Algérie qui se penche sur les problématiques d’entrepreneuriat en Algérie. Ce travail de recherches illustre parfaitement la situation chaotique dans laquelle se retrouvent de très nombreuses entreprises algériennes notamment dans le secteur privé. Une situation qui s’est encore dégradée depuis le mois de septembre dernier et risque de se prolonger encore jusqu’à la fin de la pandémie de la COVID-19. La menace de la faillite plane donc sur un nombre important de nos entreprises.

Que faut-il faire si les mesures annoncées jusque-là par l’Etat algérien sont insuffisantes ? Il est urgent de procéder à l’annulation de la dette. C’est la première priorité  y compris l’exonération immédiate du paiement des intérêts pour 2020 et 2021, les deux exercices financiers largement gâchés par la crise du COVID-19.

Les entreprises algériennes ont besoin d’une urgente libération d’espaces budgétaires et d’accroissement corrélatif des ressources du pays.

Dans une grande partie du monde, les mesures de gestion d’une légalité de crise consécutives à la survenance de la covid 19 sont allégées, car les pays tentent de relancer leur économie pour concilier les exigences parfois frontalement contradictoire de la santé et de l’économie. La question économique, au cœur de cette relance fait débat et s’instruit de multiples obédiences. Keynes avait affirmé qu’un «économiste de qualité» doit «comprendre les symboles et s’exprimer avec des mots. Il doit observer le particulier d’un point de vue général et atteindre le concret et l’abstrait du même élan de pensée. Il doit être à la fois impliqué et désintéressé ; être aussi détaché et incorruptible qu’un artiste et cependant avoir autant les pieds sur terre qu’un homme politique». C’est certainement autour de ces principes que la relance se dessinera. C’est ce que les dirigeants algériens doivent comprendre dans les plus brefs délais pour dessiner un sérieux plan de relance.

 

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