COVID-19. Malgré la rentrée scolaire et l’approche de l’hiver, l’Algérie fonctionne toujours sans politique de dépistage

Malgré le début de la rentrée scolaire et le retour aux classes de plus de 5 millions d’élèves inscrits dans le cycle primaire, hier mercredi,  sur les bancs de l’école à travers l’ensemble du territoire national et en dépit de l’arrivée prochaine de l’hiver avec ces nouveaux risques sanitaires de diffusion des syndromes grippaux, les autorités algériennes n’ont toujours pas doté le pays d’une véritable politique de dépistage digne ce nom et conforme aux normes sanitaires réclamées par l’Organisation Mondiale de la Santé.  

Oui, l’Algérie ne dépiste toujours pas de manière scrupuleuse ses cas suspects et patients potentiellement porteurs du virus comme le demande le protocole sanitaire de lutte contre le coronavirus COVID-19. Preuve en est, l’utilisation des tests de dépistage PCR demeure toujours limitée à des proportions ridicules et largement insuffisantes pour pouvoir cerner l’évolution de l’épidémie sur le territoire national.

Jusqu’au 17 octobre et au niveau de toutes les wilayas de l’ouest du pays, à peine 35,6 % des cas COVID-19 sont diagnostiqués par les tests de dépistage PCR ! C’est très bas et totalement médiocre alors que la menace sanitaire est plus que jamais dangereuse. Ces données ont été confirmées par l’Institut National de la Santé Publique (INSP) publiées dans son dernier bulletin épidémiologique datant du 17 octobre dernier.

Le rapport de l’INSP nous apprend ainsi que seule la wilaya d’Oran déclare 94,1 % de ces cas positifs au coronavirus COVID-19 avec des tests de dépistage PCR.  Dans la wilaya Tlemcen, cette proportion est de 31,6 % et à Aïn Temouchent, elle est de 51,6 %.

Dans les autres wilayas de l’ouest, la proportion de l’utilisation des tests de dépistage PCR ne dépasse même pas 10 % comme c’est le cas à Saïda (6,6 %), Mascara (9,1 %) ou Relizane (12,8 %). Une wilaya aussi stratégique comme Sidi Bel Abbès dont le chef-lieu de wilaya abrite à lui seul plus de 212 mille habitants, la taux d’utilisation des tests de dépistage PCR pour le diagnostic des cas de COVID-19 ne dépasse pas les  26,8 %.  La wilaya de Tiaret enregistre une proportion de 16,4 % et à Tissemsilt la proportion est de 29,2 %.

Ces données confirmées officiellement par l’INSP démontrent la quasi-inexistence d’une politique de dépistage en Algérie. C’est ce qui explique les bilans sanitaires officiels du ministère algérien de la Santé toujours portés par des chiffres étrangement bas et dérisoires. C’est ce qui explique la non-maîtrise absolue de l’épidémie par les autorités algériennes. A l’approche de l’hiver, cette gestion très « amateur » en Algérie fait peur, très peur.