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vendredi, mars 29, 2024

COVID-19 et maintien de l’Aïd el-Adha en Algérie : un autre pas vers le pire…

C’est une nouvelle décision irresponsable qui démontre, malheureusement, que l’indifférence s’est généralisée à tous les niveaux en Algérie. La Commission ministérielle de la Fatwa relevant du ministère des Affaires Religieuses  s’est prononcée officiellement, ce mardi 14 juillet, en décidant de maintenir les festivités religieuses de l’Aïd El Adha 2020 en Algérie. L’instance religieuse a pris cette décision au moment où l’Algérie est devenue un véritable foyer dangereux de la pandémie du COVID-19. Encore une fois, les autorités algériennes préfèrent faire preuve de populisme en exposant la santé publique à tous les grands dangers. 

Pour tenter de rassurer et de relativiser la gravité de sa décision, la commission ministérielle de la Fatwa a préconisé l’application de nouvelles mesures sanitaires pour le bon déroulement du rite du sacrifice du mouton dans le contexte du coronavirus. Or, peut-on organiser une fête religieuse qui nécessite les rassemblements publics, les retrouvailles familiales et la communion dans le strict respect des recommandations sanitaires ?

L’instance religieuse pense que oui et lors du sacrifice rituel de l’Aïd El Adha, elle a demandé d’éviter l’abattage dans les rues et les espaces publics, en raison du risque de propagation. C’est ainsi que la commission algérienne de la Fatwa pense pouvoir protéger la santé publique contre les dangers de la pandémie du COVID-19. De la pure absurdité. Depuis le début de l’épidémie, les Algériens ne se montrent pas respectueux des dispositions sanitaires préconisées pour se protéger contre la pandémie. Depuis de longues semaines, les Algériens ne montrent aucune discipline et prennent énormément à la légère la menace sanitaire allant jusqu’à politiser le débat sur la pandémie du COVID-19 en la réduisant à un pur produit de la théorie du complot.

Qu peut garantir dans de telles conditions le respect des dispositions nécessaires à la réussite de cette célébration religieuse ? Absolument, personne. La sagesse aurait voulu que les autorités algériennes annulent tout bonnement ce fête religieuses pour préserver la santé publique. La situation sanitaire ne cesse de se dégrader de jour en jour. Les records de contaminations se succèdent de jour en jour depuis la fin du mois de juillet. Cinq cent vingt-sept (527) nouveaux cas confirmés de Coronavirus (Covid-19) ont été enregistrés ces dernières 24 heures en Algérie. C’est le pic le plus élevé « officiellement » depuis le début de la pandémie en Algérie. 14 autres ont enregistré entre 1 et 5 cas, et 23 wilayas ont notifié plus de 6 cas chacune.

En dépit de la faiblesse criante des statistiques officielles, il n’en demeure pas moins que la situation épidémiologique en Algérie est hyper-inquiétante. Et avec les retrouvailles familiales ainsi que les regroupements publics inévitables avec les cérémonies de sacrifices des moutons, la pandémie du COVID-19 va repartir de plus belle. En plus, la plupart des citoyens ne seront pas en mesure d’acheter des moutons et que les gens aisés feraient mieux de contribuer à un fonds de soutien dédié à la crise du COVID-19 avec le montant alloué à cette fête religieuse.

Au lieu de convaincre les Algériens de la nécessité d’un confinement total pour casser définitivement la chaîne de transmission du COVID-19 sur le territoire national, les autorités algériennes préfèrent offrir une nouvelle opportunité à la pandémie pour se propager encore en contribuant au relâchement général. Encore une mauvaise décision qui va nous cher, très cher…

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