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jeudi, avril 18, 2024

COVID-19 et cherté de la vie : les autorités algériennes censurent l’information et empêchent des organismes officiels de dire la vérité

C’est un véritable scandale. Les autorités algériennes ont imposé une censure officielle de l’information autour de l’augmentation des contaminations et infections à la COVID-19 ainsi que la cherté excessive de la vie qui martyrise au quotidien la population algérienne. Les organismes officiels en charge de la collecte et diffusion des données concernant ces deux problématiques sensibles ont été contraintes de cesser de diffuser la moindre publication pouvant dévoiler la vérité sur les indicateurs sanitaires et économiques qui caractérisent actuellement l’Algérie. 

L’Institut National de la Santé Publique (INSP) est immobilisée depuis plusieurs mois. Son rythme de publication des bulletins épidémiologiques retraçant l’évolution des infections, hospitalisations et taux d’incidence de l’épidémie de la COVID-19 s’est totalement effondré. La dernière publication de l’INSP dont le rôle essentiel est l’étude de santé de la population remonte au… 10 décembre 2021 ! Depuis ce jour-là, l’INSP n’a rendu public aucun document parlant de la situation épidémiologique de la pandémie de la COVID-19 en Algérie. Il faut aussi remonter jusqu’au 28 décembre 2021 pour retrouver une publication de l’INSP sur l’évolution des indicateurs liés à l’épidémie de la COVID-19. Or, cette publication porte sur la situation sanitaire du pays arrêtée le… 26 novembre 2021.

Depuis septembre 2021, l’INSP travaille avec une apathie intrigante et publie des bulletins épidémiologiques à un rythme atone alors que la situation sanitaire demeure la première préoccupation majeure des Algériennes et des Algériens. C’est la première source de tous les problèmes sociaux et économiques du pays.  L’INSP est un organisme public qui a pour mission de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectorielle. Lors de l’avènement de la pandémie de la COVID-19 à la fin mars 2020, l’INSP avait fait un travail remarquable en publiant quasi-quotidiennement des bulletins épidémiologiques pour expliquer les tenants et aboutissants de la situation sanitaire qui prévalait en Algérie à la lumière des menaces potentielles de l’épidémie de la COVID-19.

Depuis septembre 2021, l’INSP a été clairement instruit de « se taire » et de ne publier plus aucune donnée scientifique qui pourrait être utilisée par les détracteurs du régime algérien pour appuyer leur argumentaire concernant l’échec patent des autorités algériennes à gérer la situation sanitaire.

Cette « censure » caractérisée intervient au moment où la situation épidémiologique n’a pas cessé de se dégrader et aujourd’hui, à savoir en janvier 2022, de nombreux hôpitaux algériens sont saturés et la courbe des nouvelles contaminations montre crescendo provoquant une nouvelle situation de crise que les autorités algériennes veulent à tout prix nier et étouffer.

L’Office National des Statistiques (ONS) est l’autre organisme étatique algérien frappé de plein fouet par la censure officielle imposée par le gouvernement. Et pour cause, l’ONS a été sommé de ne plus publier son Indice des Prix à la Consommation, la baromètre mensuel et traditionnel qui permet de mesurer la cherté de la vie en Algérie et les proportions de l’inflation.

Depuis le mois de janvier 2021, l’ONS n’a pas rendu public son traditionnel Indice brut des prix à la consommation.

Cet indice national est élaboré à partir de l’observation des prix auprès d’un échantillon de 17 villes et villages représentatifs du territoire national et répartis selon les strates géographiques de l’enquête sur les dépenses de consommation. Cet indice se compose de 261 articles représentés par 791 variétés sélectionnées sur la base de critères tels que la dépense annuelle, la fréquence de la dépense, l’utilité. Cet Indice permet ainsi d’évaluer les variations des augmentations des prix de produits de large consommation et mesure ainsi le taux réel de l’inflation ou retrace les courbes des évolutions des augmentations des prix.

Cet indice est la véritable clé qui permet d’évaluer le recul ou l’aggravation de la cherté de la vie en Algérie. Malheureusement, l’ONS n’a plus jamais été autorisé à rendre public cet indice national des prix à la consommation depuis le mois de janvier 2021. En clair, les autorités algériennes ont décidé de censurer ces informations pour masquer la réalité amère de l’effondrement du pouvoir d’achat des consommateurs algériens face aux augmentations vertigineuses des prix sur les marchés. Les informations sur l’inflation qui explosent en Algérie ne sont pas du goût des autorités qui préfèrent ainsi classer ces données comme « confidentielles » pour empêcher l’opinion publique de cerner la vérité sur les véritables évolutions des indicateurs de la situation socio-économique du pays.

C’est une situation inédite car l’ONS n’a jamais été empêché par le passé de publier son indice national des prix à la consommation. C’est la première fois qu’il est confronté à une « censure » caractérisée imposée par le pouvoir politique qui a peur profondément de la vérité. Celle qui consiste à affirmer que l’Algérie danse sur un volcan de l’inflation depuis 2020 et l’envolée des prix dévoile l’alarmante dégradation de la situation économique et financière du pays. C’est cette réalité que veut à tout prix cacher le régime algérien.

 

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3 تعليقات

  1. on s en fout qu on pratique la censure pour camoufler les hausses vertigineuses des prix et cacher l incapacité du pouvoir à réguler et tenter de maitriser la situation. la réalité quotidienne est que tout un chacun constate que des produits de large consommation ont fait l objet d une augmentation inexpliquée de plus de 50 pour cent notamment le café, les légumes secs et même les petits bouquets de persil et de coriandre passés de 20 à 30 DA et pourtant ces herbes ne sont ni importées
    ne nécessitant ni de lourds investissements ou efforts physiques. ne pouvant ni s offrir de temps à autre de la viande, ni poissons ni pouvoir acheter les indispensables produits pour survivre , le citoyen algérien est confronté à subir malgré lui les affres de la sous alimentation et ses conséquences sur sa santé. les ressources devant servir à l amélioration de ses conditions de vie sont hélas gaspillées impunément à tort et à travers sous forme de dons, d aides aux étrangers

  2. Et pourtant d’après le sinistre de l’agriculture, l’anjiri a produit 25,6 milliards de dollars de produits agricole en 2021!!!!
    Mais il ne nous a pas dit si c’est des dollars mozambicain, où de Chelghoum el3id?
    Un pays bâti sur des mensonges depuis bien avant l’indépendance.
    PS:
    Article sur TSA édifiant.