L’Algérie est en train de payer cher, très cher son insouciance et laisser-aller face à la pandémie du COVID-19. Les augmentations du nombre des personnes contaminées défient l’imaginaire et atteignent des seuils totalement hallucinants. Et c’est un rapport scientifique officiel et très approfondi de l’Institut National de la Santé Publique (INSP) obtenu par Algérie Part, qui le confirme.
L’INSP est l’un des rares organismes publics en Algérie qui publie des données scientifiques très fiables sur la situation épidémiologique qui prévaut dans notre pays. Et pour cause, l’Institut National de la Santé Publique a pour objet de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectoriel.
Dans son dernier bulletin sur la situation sanitaire du pays datant du 12 juillet, l’INSP note que de nombreuses régions du sud du pays enregistre « une augmentation croissante du nombre hebdomadaire de nouveaux cas depuis le 15 juin ». L’augmentation la plus importante a été observée durant la semaine du 29 juin au 05 juillet avec un taux d’accroissement de 155,0 % dans les wilayas du sud-est à savoir Laghouat, Biskra, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, El Oued et de Ghardaïa. Dans ces wilayas, le nombre hebdomadaire des nouveaux cas de COVID-19 est passé de 180 à 459 cas. Rien qu’au cours de la dernière semaine, 618 nouveaux cas ont été notifiés.
Pour la région du Sud-ouest, à savoir les wilayas d’Adrar, Béchar, El Bayadh, Tindouf et de Naâma, le rapport de l’INSP a noté une relative stabilité entre le 07 et le 28 juin. Ceci dit, entre le 29 juin et le 05 juillet, une hausse des nouveaux cas est observée avec un taux d’augmentation de 251,9 % ! Un taux vertigineux qui montre la complexité de la menace sanitaire dans ces wilayas du sud.
Le rapport de l’INSP note enfin une hausse progressive des hospitalisations pour les wilayas du Sud-est avec une augmentation de 30,8 % entre le 05 et le 12 juillet. Cette augmentation concerne essentiellement les wilayas d’Illizi (166,7 % ; 9 cas hospitalisés versus 24), de Biskra (134,5 % ; 110 versus 258) et de Tamanrasset (34,8 % ; 187 versus 252). Il y a péril en la demeure et il faut agir vite pour stopper la propagation de la pandémie avant qu’elle ne commette des dégâts irréparables dans ces régions dépourvues d’infrastructures sanitaires équipées et conformes aux normes les plus minimales.