Affaibli et déstabilisé par la grève des magistrats, enclenchée ce dimanche, qui a paralysé presque la totalité des tribunaux du pays, le ministère de la Justice risque de faire face prochainement à un énorme scandale de corruption. Un scandale qui touche la direction générale des ressources humaines de ce ministère névralgique.
De graves soupçons de corruption pèsent effectivement sur de nombreuses nominations décidées dans le sillage du mouvement opéré jeudi dernier au sein de l’appareil judiciaire. Un mouvement qui a permis la promotion troublante de certains juges et magistrats sulfureux et critiqués pour leur proximité avec des réseaux affairistes et mafieux. Or, plusieurs de ces juges ont été promus ou maintenus en poste grâce à des pots-de-vin payés à des responsables de cette stratégique direction générale des ressources humaines dirigée depuis le 10 juin dernier par Bitam Abdelmadjid, le nouveau Directeur général des ressources humaines au Ministère de la Justice, qui avait remplacé le sinistre Boujdemaâ Ait Aoudia, l’un des lieutenants de Tayeb Louh, le fossoyeur de la justice algérienne ces 6 dernières années, l’ex-ministre qui croupit depuis le 22 août dernier à la prison d’El-Harrach.
Décidément, la chute de Tayeb Louh et de sa clique n’a pas changé encore radicalement le fonctionnement malsain du ministère de la Justice. La nouvelle « clique » au pouvoir dans ce ministère perpétue les mêmes pratiques et ces soupçons de corruption confirmés à Algérie Part par de nombreuses sources judiciaires devraient incite les pouvoirs publics à ouvrir une enquête dans les brefs délais.