La très stratégique Entreprise Nationale de Communication d’Edition et de Publicité (ANEP), l’agence qui gère la précieuse manne publicitaire des entreprises publiques et des institutions étatiques, devra avoir un nouveau directeur général dans les jours, voire les heures qu suivent, a-t-on appris suite à nos investigations.
Un nouveau patron va être désigné aujourd’hui jeudi par le ministre de la Communication, Djamel Kaouane. Ce nouveau directeur général devra être installé dans ces fonctions dés ce jeudi après-midi. Mais le profil de ce nouveau DG suscite d’ores et déjà des interrogations et sème un véritable malaise dans tout le secteur de la communication. Et pour cause, ce nouveau DG s’appelle Amine Echikr.
Il s’agit de l’ancien Directeur de la cellule de communication au Premier ministère à l’époque d’Abdelmalek Sellal. Journaliste, ancien responsable de la communication du RCD puis au ministère des Travaux publics, Amine Echikr a également activement travaillé au sein de la direction de communication de la campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika en 2014 à côté d’Abdesslam Bouchouareb.
Écarté par Abdelmadjid Tebboune au Palais du Gouvernement, il sera réintégré par Ahmed Ouyahia dés sa nomination comme nouveau Premier-ministre.
Le parcours du prochain nouveau DG de l’ANEP démontre une mainmise politique très accentuée sur la manne publicitaire des entreprises publiques. C’est une dérive qui risque de menacer l’indépendance économique de plusieurs titres de la presse algériens qui désirent conserver leur indépendance éditorial. Se montrer critique à l’égard du pouvoir va coûter très cher aux quotidiens algériens dépendant de la publicité publique gérée par l’ANEP.
Mais la nomination d’Amine Echikr donne naissance à un véritable conflit d’intérêt qui va mettre en péril la crédibilité de l’ANEP. Et pour cause, l’épouse d’Amine Echikr, Narima Akkouche est la directrice de publication du quotidien national REPORTERS, l’un des titres bénéficiaires des publicités de l’ANEP. Comment peut-on confier l’ANEP au mari d’une patronne de presse ? Il va y avoir bel et bien anguille sous roche et le ministère de la Communication devra fournir des explications à propos de cette nomination qui ne fait guère l’unanimité.