Confidentiel. Les troublants privilèges accordés par le PDG de Sonatrach au groupe chinois CHEC

Le groupe chinois China Harbour Engineering Company (CHEC) qui avait été chargé en janvier 2019 par le groupe de Sonatrach de la réalisation de la nouvelle jetée GNL au niveau du port d’hydrocarbures de Skikda bénéficie d’un traitement étrangement favorable de la part du PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a appris Algérie Part au cours de ses investigations. Les chinois de la CHEC sont les seuls partenaires étrangers qui sont grassement payés par Sonatrach à chaque fois qu’ils lui adressent une nouvelle facture. Les chinois de la CHEC touchent tous leurs paiements alors qu’ils ont fait, jusqu’aujourd’hui, un retard dépassant les 18 mois dans la réalisation du chantier qui leur avait été confié en janvier 2019. 

En effet, le 21 janvier 2019, le groupe CHEC avait remporté le marché de la fourniture et construction d’une jetée GNL et des infrastructures maritimes et portuaires localisées dans le port existant de Skikda dénommé « El Djedid ». Le montant de ce marché remporté par les chinois de la CHEC dépasse les 400 millions de dollars. Le délai de réalisation consigné dans le contrat signé par Sonatrach était fixé à 28 mois.

Cette nouvelle infrastructure devait permettre l’optimisation de la production du complexe GNL, le chargement des méthaniers de grande capacité pouvant atteindre 220.000 m3, le chargement des tankers allant de 50.000T jusqu’à 250.000T, la reconversion du poste existant GNL pour le GPL, l’adaptation du poste existant des aromatiques pour le déchargement des MTBE ainsi que la réalisation d’un nouveau poste d’accostage pour navire avec une aire de stockage pouvant atteindre 15 Ha. Malheureusement, le groupe CHEC n’a pas respecté ses engagements et les retards accusés par ce groupe chinois ont dépassé les 18 mois ce qui aggrave le préjudice subit par Sonatrach qui a cruellement besoin de la jetée GNL afin de renforcer ses exportations de ce produit stratégique pour les recettes en devises de l’économie algérienne.

A l’étonnement général, la direction générale de Sonatrach n’a adopté aucune sanction au groupe CHEC et ne lui a infligé aucune pénalité financière comme le prévoit la réglementation algérienne. Ce silence de la direction générale de Sonatrach a été perçu comme une « complicité » et un « traitement de faveur » accordé aux chinois de la CHEC. Pourquoi ? Parce que ce projet de la jetée GNL du Port de Skikda avait été supervisé en 2018 par un certain… Toufik Hakkar. C’est lui qui était en contact régulier avec les représentants du groupe chinois CHEC et en tant qu’ancien membre du comité exécutif et conseil d’administration de Sonatrach, il avait été chargé de mener les négociations avec le groupe CHEC et ses autres concurrents lors du lancement de cet appel d’offres pour la réalisation de ce marché stratégique à Skikda. Nos investigations ont permis d’identifier de nombreuses relations troublantes entre Toufik Hakkar et le groupe chinois CHEC. Parmi ces relations troublantes, nous retrouvons le prestataire et groupe privé PETROGEL appartenant à un jeune milliardaire et ami du PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar.

Ce dernier avait demandé au groupe CHEC de prendre le groupe PETROGEL comme sous-traitant dans son chantier de la réalisation et fourniture de la jetée GNL du port de Skikda. Le groupe privé PETROGEL a fait l’objet de plusieurs révélations et investigations d’Algérie Part en raison des facilités déconcertantes qu’il avait obtenu pour développer ses affaires juteuses dans le secteur de la commercialisation en gros des carburants. 

Une enquête officielle a été diligentée par la gendarmerie nationale à la suite des révélations d’Algérie Part sur les privilèges illicites et douteux obtenus par PETROGEL auprès de Sonatrach et sa filiale NAFTAL dans la distribution des carburants à travers le territoire national. 

Le groupe chinois CHEC a donc renvoyé l’ascenseur à Toufik Hakkar en offrant un important marché de sous-traitance au groupe PETROGEL appartenant à des membres de son entourage privé. Ces relations troublantes entre le PDG de Sonatrach avec le groupe CHEC expliquent pourquoi la direction générale de Sonatrach ne prend aucune mesure hostile à l’encontre de ce partenaire chinois qui se permet de gérer le chantier de la nouvelle jetée GNL du port de Skikda comme bon lui semble au détriment des intérêts financiers et stratégiques du secteur des hydrocarbures en Algérie. Encore une fois, Toufik Hakkar et les hauts responsables de Sonatrach privilégient les intérêts personnels, mercantiles au détriment de l’intérêt général et suprême de l’Algérie. Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra sur ce dossier avec de nouvelles révélations dans ses prochaines publications.