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dimanche, avril 20, 2025

Confidentiel. L’actuel patron de Mobilis avait… espionné en 2019 Mobilis au profit de…Djezzy

Depuis le 1er septembre dernier, le nouveau directeur général de Mobilis, l’opérateur public de téléphonie mobile, s’appelle Adel Dekali. Lors de sa nomination par le ministre la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, Brahim Boumzar, de nombreuses voix se sont élevées pour applaudir une nomination pertinente et rassurante. 

Et pour cause, les partisans d’Adel Dekali le présentent comme l’une des meilleures compétences algériennes dans le secteur des télécoms. Il est présenté comme un spécialiste du réseau. L’homme a, certes, dirigé durant de 10 ans le réseau technique de Djezzy, le NOC (Network operations center). D’abord comme senior manager ensuite comme patron de la structure. Mais ce n’est pas pour ses faits d’armes à Djezzy que le sieur Adel Dekali a été nommé à la tête de Mobilis.

En vérité, Brahim Boumzar a choisi Adel Dekali parce qu’il avait connu et travaillé avec lui à l’EADN,  à savoir l’Entreprise d’Appui au Développement du Numérique qui était dirigé justement par l’actuel ministre Brahim Boumzar. Il s’agit d’un établissement public situé au Parc de Sidi Abdellah et dont la contribution au développement numérique du pays est quasi-nulle. Cet organisme est totalement méconnu par les acteurs et professionnels des TIC en Algérie. Sur le terrain, personne n’a ressenti l’impact des activités de cet établissement qui est censé, pourtant, contribuer à la modernisation des administrations publiques par la mise en place de solutions et plateformes informatiques. En réalité, il s’agit d’un organisme étatique algérien qui fonctionne commune une lourde et funeste administration algérienne n’apportant aucune valeur ajouté au secteur des TIC du pays.

Lorsqu’il était à la tête de l’EPE SPA EADN de Sidi Abdellah, Brahim Boumzar appliquait à la lettre les consignes et orientations de sa ministre Houda Feraoun qui instrumentalisait cet organisme afin d’orienter les appels d’offres de son secteur en faveur des lobbys affairistes et intérêts mercantiles des entreprises étrangères proches de son entourage. Houda Feraoun utilisait l’EPE SPA EADN pour mener des audits “orientés” au sein de Mobilis et d’Algérie Poste afin de manipuler ensuite des marchés publics et de fournir des études de marchés ou des rapports conjoncturels “maquillés” qui trompaient le gouvernement algérien novice en la matière.

Justement, c’est dans le cadre de l’une de ses missions indélicates que Brahim Boumzar a recouru aux services d’Adel Dekali en 2019. En effet, Algérie Part a confirmé au cours de ses investigations que Brahim Boumzar avait confié à Adel Dekali la mission de l’audit du réseau technique de Mobilis dans la wilaya d’Alger. Or, contrairement à ce que racontent les partisans de Brahim Boumzar et les autres chapelles médiatiques algériennes, Adel Dekali n’avait pas quitté ou démissionné Djezzy pour mener cette mission d’audit.

En vérité, il était uniquement en congé maladie et sa relation de travail était toujours maintenue avec Djezzy, un opérateur concurrent direct de Mobilis. Adel Dekali a entamé sa mission d’audit au sein de Mobilis au cours du dernier trimestre 2019, plus exactement vers le mois d’octobre. Mais la présence d’Adel Dekali a fini par susciter les soupçons des cadres dirigeants de Mobilis qui connaissaient parfaitement sa relation troublante avec leur concurrent Djezzy.

Leurs soupçons vont s’avérer finalement fondés lorsque l’auditeur Adel Dekali avait commencé à leur demander au cours des différentes réunions de travail des documents très confidentiels sur les opérations de business et techniques de Mobilis. Des documents qui n’ont aucun lien avec les besoins de l’audit technique pour lequel avait désigné Adel Dekali. Ce dernier cherchait par exemple à connaître à tout prix les dessous des contrats d’achat des équipements Ericsson avec les prix unitaires. Ces informations confidentielles et sensibles ne devaient en aucun cas parvenir aux concurrents de Mobilis. Or, Adel Dekali a tenté d’espionner clairement l’opérateur public au profit de son employeur Djezzy avec lequel il entretenait encore et toujours des relations professionnelles même s’il prétendait officiellement qu’il avait « divorcé » avec le premier opérateur de téléphonie mobile privé lancé sur le marché algérien en juillet 2001 et avec lequel Adel Dekali collabore depuis janvier 2009.

Heureusement que certains cadres dirigeants de Mobilis sont restés vigilants pour protéger les secrets et intérêts de leur entreprise. Cependant, l’espion d’hier est devenu… leur patron aujourd’hui ! Et plusieurs travailleurs de Mobilis craignent, désormais, des représailles. Qui va les protéger ?

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