Une nouvelle orientation vient d’être adoptée très discrètement par les autorités algériennes concernant les enquêtes sur plusieurs gros dossiers de corruption ayant caractérisé la période de règne d’Abdelaziz Bouteflika et du clan présidentiel. Désormais, certains de ces dossiers ne passent plus par la brigade de Bab Jedid de la gendarmerie nationale, mais seront directement confiés aux services de renseignements et la direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), a-t-on appris auprès de plusieurs sources concordantes.
Cette nouvelle organisation marque un tournant majeur dans la lutte contre la corruption car les services de renseignements et la DCSA sont deux puissantes institutions qui disposent des moyens techniques et matériels les plus importants pour atteindre les niveaux d’efficacité escomptés. D’autre part, il n’est plus question de dépendre uniquement des enquêteurs de la brigade de Bab Jedid dont le fonctionnement doit être revu, assurent nos sources, à la suite du limogeage du patron de la gendarmerie nationale, Ghali Belkecir.
Depuis l’emprisonnement à la fin du mois d’avril dernier du colonel Mourad Zaghdoudi, l’ex-premier responsable de la brigade de Bab Jedid, cette unité d’élite de la gendarmerie nationale souffre d’un véritable déficit de confiance et son travail est largement contesté au sein des autres institutions de l’Etat surtout lorsqu’on sait que de nombreuses personnalités réputées pour sa proximité avec le Général Ghali Belkecir n’ont pas été inquiétées en dépit de leur implication dans des affaires douteuses et scabreuses.
Avec l’intervention des « services » et de la DCSA, les contre-performances de la brigade de la gendarmerie nationale devront être corrigées dans les jours à venir.