C’est une décision étrange qui suscite moult interrogations. Le colonel Smaïl, le premier responsable du Centre principal des opérations (CPO), localisé à Ben-Aknoun dans une caserne appelée « Centre Antar », a été limogé de son poste, samedi, dans des circonstances obscures.
Ce limogeage intervient au moment où le pays traverse une grave crise politique marquée par des manifestations populaires contre le 5e mandat. Des manifestations qui commencent à prendre une dimension politique très inquiétante notamment depuis ce dimanche, date à laquelle le dossier de candidature de Bouteflika a été déposé au niveau du Conseil Constitutionnel.
Le Colonel jouait un rôle important sur l’échiquier sécuritaire. Il était le premier responsable d’un centre opérationnel stratégique pour les services secrets. Le centre Antar gère des dossiers sécuritaires très délicats et réalise des rapports hyper-confidentiels sur les dessous des troubles politiques, économiques et sociaux qui peuvent secouer l’Algérie. C’est justement le Colonel Smaïl qui chapeautait les rapports des services secrets sur les manifestations contre le 5e mandat et la montée de la colère populaire dans la rue. Ces rapports ont-ils déplu à certains hauts responsables ? Personne n’a pu nous le confirmer ou l’infirmer. Quoi qu’il en soit, ce limogeage paraît risqué et déstabilisateur pour une institution sécuritaire qui a besoin de toutes ces forces vives pour fournir aux décideurs politiques les informations ou renseignements les plus fiables et complets sur une situation bouillonnante qui peut saper la stabilité du pays et créer un véritable « chaos ».