C’est un véritable scandale qui est en train d’ébranler la Soneglaz, le groupe industriel énergétique algérien, spécialisé dans la production, la distribution et la commercialisation d’électricité et de l’achat, le transport, la distribution et la commercialisation de gaz naturel. Un scandale qui a été provoqué par les bourdes de Mohamed Arkab, l’ancien PDG de Sonelgaz et l’actuel ministre de l’Energie.
Ce scandale concerne le dossier de la centrale électrique de Boufarik. Cette centrale a été inaugurée en juin 2018 par l’ancien ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, lui-même ancien PDG de Sonelgaz. La centrale électrique de Boufarik est dotée d’une capacité de production de 702,129 Mgwt. La Soneglaz a qualifié ce projet de « stratégique » qui doit contribuer, avec d’autres projets similaires actuellement en chantier à travers le pays, à porter les capacités de production nationale à 25.000 Mgwt à l’horizon 2025.
Or, il s’avère que de nombreuses graves négligences et maladresses ont entouré la réalisation de cette centrale électrique par la société turque Gama-Power Engineering and Contracting. L’assiette foncière sur laquelle a été réalisée cette centrale électrique est un terrain marécageux ce qui risque de provoquer des incidents au niveau de ce site qui abrite d’importantes et sensibles installations électriques. Le groupe Sonelgaz a tenté au départ de faire porter le chapeau à la société turque en lui adressant deux mises en demeure après un récent incident qui a provoqué l’arrachement de matériaux et causé une fissure au niveau de ladite centrale de Boufarik. Pis encore, la Société algérienne de production de l’électricité (SPE), filiale de Sonelgaz en charge de la gestion des centrales électriques en Algérie, a même déploré des non-conformités d’équipements et des incidents ayant gravement entaché la fiabilité des groupes ainsi que la sécurité des personnels et des équipements.
Mais la société turque Gama-Power Engineering and Contracting a rejeté ses accusations et explique dans ses réponses à la direction générale de Sonelgaz qu’elle avait prévenu contre les risques dangereux du terrain inapproprié pour abriter une grande centrale électrique. Malheureusement, Mohamed Arkab qui avait dirigé, de 2010 à 2017, la Compagnie de l’engineering de l’électricité et du gaz (CEEG), filiale stratégique de la Sonelgaz et maître d’ouvrage responsable de la gestion du chantier de plusieurs importantes centrales électriques dont la célèbre centrale électrique de Boufarik, n’avait pas pris en considération les mises en garde concernant la dangerosité du terrain marécageux sélectionné par la CEEG pour abriter le site industriel de la centrale de Boufarik.
La Compagnie de l’Engineering de l’Electricité et du Gaz (CEEG) dirigée par Mohamed Arkab avait manqué à ses responsabilités et cette défaillance coûte très cher parce qu’aujourd’hui, il faut procéder au déplacement de la centrale électrique vers un autre site beaucoup plus sécurisé et approprié. Faute de quoi, des accidents dangereux peuvent être provoqués par des inondations ou suite à des remontées capillaires du sol qui peuvent déstabiliser les fondations des bâtiments de la centrale électrique.
Pour étouffer le scandale et se déresponsabiliser, la direction générale de Sonelgaz a refusé de signer et de valider la version finale du contrat de réception de cette centrale électrique. La société turque Gama-Power Engineering and Contracting n’a pas été donc entièrement payée. Mais cette situation n’apporte aucune solution tangible aux problèmes futurs de cette centrale électrique. Et comme Mohamed Arkab est aujourd’hui ministre de l’Energie, il ne veut surtout pas que ce scandale soit porté sur la place publique afin de ne pas être contraint à fournir des bilans et de rendre des comptes.