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mercredi, avril 24, 2024

Comment L’Etat Et La Famille Du Général Disposent Du Marché Des Céréales !

Les produits céréaliers occupent une place stratégique dans le système alimentaire et un enjeu majeur dans l’économie nationale en Algérie. La consommation nationale de blé atteint 10 millions de tonnes par an. La filière céréalière est gérée par l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC), organisme public stratégique, puisqu’il assure la sécurité alimentaire des algériens, dont la consommation est essentiellement basée sur le blé.

Abderrahmane Bouchahda, actuel Directeur Général (DG) de l’organisme étatique chargé de gérer pas moins de 3 Milliards de dollars par an d’achats des céréales à l’étranger, était l’ancien Directeur Régional de la coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) d’Annaba avant d’être promu Directeur régional Est de l’OAIC.

Désigné par le Président de la République par Intérim en remplacement d’Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir par le pouvoir militaire suite aux grandioses manifestations pacifique populaires, Abdelkader Bensalah avait vite fait de placer Abderrahmane Bouchahda à la tête de l’OAIC, en Septembre 2019, en remplacement de Mohamed Belabdi, limogé le 10 juillet 2019 par le Premier Ministre Noureddine Bedoui, en même temps que 45 minoteries étaient fermées pour violation de la réglementation en vigueur à savoir surfacturation et fausses déclarations.

L’ancien Directeur Général de l’OAIC, Mohamed Belabdi, avait alors été placé en détention provisoire par le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, en même temps que Hocine Metidji, Vice-Président du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE), et PDG du groupe éponyme, spécialisé dans la production des produits céréaliers (semouleries).

Les enquêtes diligentées par les services de sécurité avaient démontré, entre autres, que plusieurs minoteries privées achetaient auprès de l’OAIC du blé subventionné par l’Etat, qu’elles revendaient en bonne partie, par la suite, à des réseaux de la contrebande frontalière pour être écoulé en Tunisie, où ce produit essentiel à l’alimentation n’est pas subventionné.

Or des sources tunisiennes nous ont révélé que parmi ces bénéficiaires, la minoterie et semoulerie Sadok Bey ferait, selon eux, parti du lot !

« La Minoterie Semoulerie Sadok Bey est très ancienne, elle appartient à la branche familiale tunisienne des…Bouchahda ! » Nous affirment ces mêmes sources !

Comme elles nous indiquent que le responsable du marché Agro-Alimentaire algérien au sein de la société de HTDS, bien implantée en Algérie dans le domaine des laboratoires d’analyse dans l’industrie et des techniques de sécurité, n’est autre que Ali Bouchahda, un des actionnaires de la minoterie semoulerie des Bouchahda à Tunis… Etrange !

Par ailleurs, il faut savoir qu’Abderrahmane Bouchahda est également très proche des enfants du chef d’Etat-Major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah (AGS), il ne serait autre que le neveu de la femme de l’ex puissant chef d’Etat-Major de l’Armée algérienne !

Abderrahmane Bouchahda – DG de l’OAIC

Et l’un des fils d’AGS, Boumediène, activait dans la transformation du blé dur et tendre agro-alimentaire à travers la Sarl AGB Aïn Yagout, du nom du village natal de feu son père, l’ancien puissant chef d’Etat major de l’armée… Surprenant !

Qui est réellement derrière la nomination à la tête de l’Office algérien interprofessionnel des céréales d’Abderrahmane Bouchahda, qui est apparenté à AGS, alors que l’un des fils de l’ancien homme fort du régime algérien activait dans le secteur agro-alimentaire, à travers des unités de stockage de céréales et de minoterie ?

Ce cas nous amène légitimement à suspecter un conflit d’intérêt dans un secteur aussi névralgique du pays. En effet, l’Algérie est l’un des plus grands importateurs de céréales au monde et l’OAIC, entreprise appartenant à l’Etat algérien, a le monopole des achats de blé à l’étranger par le biais d’appels d’offres internationaux !

Comme on le sait, la facture alimentaire algérienne plombe les recettes en devises en constante diminution, depuis la baisse de production d’hydrocarbures dont souffre le pays, en plus d’un effondrement de la demande en pétrole induit par la pandémie du Covid19, à laquelle vient s’ajouter la chute des prix de l’or noir sur les marchés mondiaux.

Si Alger a bien tenté d’apporter un correctif au montant faramineux dépensé pour l’importation de céréales en recourant à une réduction des dépenses d’achat de biens, le dispositif mis en place n’a pas si été efficace, et le pays vient tout juste de passer, en ce mois d’octobre 2020, une nouvelle commande, pour livraison au mois de décembre 2020, de 720 Ktonnes de blé tendre, pour un prix compris 275.50$ et 276$ la tonne en Cout & Fret, par l’entremise de 7 traders que sont : Lecureur 60Kt, Louis Dreyfus 90Kt, Olam 90Kt, Cargill 150Kt, Soufflet 150Kt, Invivo 120 Kt et enfin 60 Kt à Glencore.

Notons tout de même que le tiers des importations alimentaires du pays concerne les céréales. Cela représente plus de 5,5 millions de tonnes de blé, dominés en 2019 majoritairement par des fournisseurs français qui encaissaient, bon an mal an, plus d’1,5 Milliards d’Euros pour un produit répondant aux caractéristiques du désormais ancien cahier des charges, exigeant un blé avec un taux de 0,1 % de dégâts d’insectes, et un taux de protéine à 11% !

En effet, depuis peu, le pouvoir politique a décidé de la modification dudit cahier des charges relatif à l’importation de blé, en apportant les modifications suivantes : 0,5 % de bug damaged (grains punaisés), et 12,5 % de taux de protéine.

Le Ministre de l’Agriculture, Mr Abdelhamid Hamdani a déclaré en ce sens : « La norme d’avant, avait peut-être son importance et sa justification. Aujourd’hui, toutes les indications scientifiques et techniques indiquent que ce taux, au lieu d’être fixé à 0,1, il peut être porté à 0,5, pour qu’il y ait une haute compétitivité pour l’importation du blé tendre ».

Cela insinue que nos gouvernants ont décidé de sacrifier la qualité du blé importé, en acceptant un taux plus important d’insectes et un taux de protéines à 12,5%, ce qui ouvre le marché algérien à de nouveaux fournisseurs, et à des prix plus bas…

Le 22 Octobre 2020, Bouchahda a participé à une réunion virtuelle entrant dans le cadre de la mission commerciale des exportateurs de produits agricoles russes vers l’Algérie et discuter des règles et règlements du marché algérien des céréales et des nouveaux appels d’offres.

Moscou, dont les prix céréaliers sont en hausse, a déclaré qu’elle souhaitait que l’Algérie assouplisse davantage sa tolérance aux dommages causés par les insectes pour atteindre un taux de 1%.

« Nous voulons que les Russes soient plus agressifs s’ils veulent pénétrer notre marché du blé », a alors déclaré l’OAIC, rapporte l’agence Reuters.

Si le DG de l’OAIC a laissé entendre que l’Algérie avait fait le maximum pour laisser le blé originaire de la mer noire s’accaparer d’une part du prometteur marché céréalier algérien, pour sa part, le Directeur de la protection des végétaux et du contrôle technique du Ministère algérien de l’Agriculture, Rabah Fillali, a estimé que les problèmes entre l’Algérie et la Russie concernant les normes phytosanitaires, seront résolus par un traité conjoint de protection des végétaux, qui sera signé prochainement…

Etrange décision du pouvoir civil algérien, dont le rapprochement à des fournisseurs russes calque si étrangement la politique d’approvisionnement des militaires algériens…

Tout comme l’est cette récente et étrange décision de l’OAIC de donner pour 13 Millions de Dollars, la réalisation d’un siège administratif et d’un laboratoire national de la qualité dans la Wilaya d’Alger à…l’égyptien Orascom Construction de Naguib Sawiris, qui avait vainement engagé une procédure d’arbitrage international contre l’Etat algérien !

Le pire est qu’Orascom a obtenu le marché de l’OAIC à travers un groupement constitué avec : Inerga, une filiale de la société d’Etat Sonelgaz…

Pauvre Algérie…

YF.Cheikh

[email protected]

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2 تعليقات

  1. G Salah est un adepte des russes et la suite suivra le même chemin ,quant a jugé ses voyous ainsi que les fils de G.S par Tebboune ce n’est pas demain la veille, l’Algérie est mal parti est ce n’est pas la peine de croire qu’elle changera demain ,le système a fait de son bouclier ( l’élection) qu’il a déjà gagné même si les gens ne votent pas et surtout avec les lois cachées pour détruire le hirac une fois qu’il se fortifie tebboune se vengera comme il le faut sur tout ce qui bouge.

  2. L’armée algérienne ne sert pas à defendre le pays mais à s’enrichir à son depens. A le coloniser. Il y a un general céréales. Un general huile. Un général joint de culasse. Un général du vent etc…. Chacun à son secteur derrière la propagande sur la glorieuse ANP qui n’a jamais gagné aucune bataille ni quitté ses frontières pour porter assistance humanitaire ou sécuritaire comme le font les armées modernes.