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jeudi, mars 28, 2024

Comment la pandémie du coronavirus COVID-19 a déferlé sur l’Algérie depuis le 21 juin

Depuis le 21 juin, la pandémie du coronavirus COVID-19 est en train de déferler sur l’ensemble du territoire algérien. Les augmentations des nombres de cas positifs et des patients hospitalisés démontrent que la pandémie a franchi un cap dangereux en Algérie à partir du 21 juin. Et c’est une étude qui a été réalisée sur la base d’un rapport scientifique officiel et très approfondi de l’Institut National de la Santé Publique (INSP) qui le démontre.

L’INSP est l’un des rares organismes publics en Algérie qui publie des données scientifiques très fiables sur la situation épidémiologique qui prévaut dans notre pays. Et pour cause, l’Institut National de la Santé Publique a pour objet de réaliser des travaux d’étude et de recherche en santé publique permettant de fournir au ministère de la santé les instruments scientifiques et techniques nécessaires au développement des programmes d’action sanitaire et de promotion de la santé publique et à leur coordination intra et intersectoriel.

Dans son bulletin sur la situation sanitaire du pays datant du 20 juillet dernier et entièrement consacré à la situation épidémiologique liée au COVID-19, l’INSP est revenu en profondeur sur l’évolution de la situation épidémiologique par région sanitaire et par période.

La première période est comprise entre le 22 avril et le 21 mai, la deuxième entre le 22 mai et le 20 juin, et la dernière entre le 21 juin et le 20 juillet. Les spécialistes et enquêteurs de l’INSP ont pris pour référence le taux d’incidence afin de mesurer réellement l’ampleur de la pandémie. Le taux d’incidence correspond au nombre de personnes infectées sur une semaine, dans une population de 100 000 habitants. Il faut savoir que deux seuils ont été fixés par les chercheurs et épidémiologistes : le seuil de vigilance est atteint si plus de dix personnes sont infectées pour 100 000 habitants. Le seuil d’alerte se trouve à 50 personnes infectées. Avec le taux d’incidence que les spécialistes de la santé publique peuvent illustrer « la dynamique de l’épidémie au sein de la population ».

S’appuyant sur ces indicateurs, l’INSP a calculé l’évolution de l’incidence durant ces trois périodes. Et de son enquête, il en ressort qu’au cours de la première période, à savoir entre le 22 avril et 21 main, l’Algérie avait enregistré une nette augmentation pour les quatre régions du pays concernant le taux d’incidence puisque ce taux a doublé pour la région Centre (11,8 versus 24,1 pour 100 000 habitants), avec une augmentation de de 103,6 % ! Le taux d’incidence a triplé également pour la région Ouest (4,9 – 15,5), avec un accroissement de 212,0 % et a quadruplé pour les régions Est et Sud (respectivement 3,7 – 14,6 et 3,3 – 14,1 pour 100 000 habitants). Les taux d’augmentation de l’incidence pour ces deux régions sont de 297,5 % et de 320,8 %.

En revanche, le rapport de l’INSP a relevé que durant la deuxième période, à savoir du 22 mai et jusqu’au 20 juin, l’évolution des taux d’incidence est très faible, avec des taux d’accroissement de 37,0 % – 56,3 % – 43,4 % et de 74,5 %, pour les régions Centre, Ouest, Est et Sud. En clair, la pandémie du COVID-19 semblait observer un recul à travers l’Algérie.

Malheureusement, ce recul ne va pas durer longtemps car qu’entre le 21 juin et le 20 juillet, les observateurs de l’INSP ont noté une élévation des taux d’incidence qui ont pratiquement doublé pour toutes les régions ; ce taux est passé de 33,7 à 58,9 cas pour 100 000 habitants pour le Centre, de 24,6 à 55,1 pour l’Est, de 22,6 à 46,2 pour l’Ouest et de 25,8 à 62,5 pour la région Sud. Ainsi à partir de ce moment-là, à savoir depuis le 21 juin, l’Algérie avait franchi le seuil d’alerte définit par les épidémiologistes et d’après lequel le pays est sur le point de se transformer en un foyer dangereux de l’épidémie. Preuve en est, les taux d’augmentation du taux d’incidence en Algérie entre le 21 juin et le 20 juillet sont respectivement de 74,8 % pour le centre du pays,  123,4 % pour l’est, 104,3 % pour l’ouest et de 143,3 % pour le sud du pays.

Malheureusement, les autorités algériennes n’ont pas tenu compte de ces indicateurs scientifiques et au lieu de renforcer leur dispositif de prévention et de protection de la Santé Publique, elles ont multiplié les mesurettes inefficaces comme le confinement paritel et les couvres-feux. Elles ont sous-estimé le danger offrant ainsi une opportunité à la COVID-19 de prospérer dans notre pays.

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