Confronté à un manque de liquidités, le gouvernement est prêt à tout. A commencer par ramasser une partie de l’argent qui circule dans le secteur informel.
Ainsi, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohmaed Loukal, a indiqué, mardi devant les députés, que le gouvernement s’apprête à prendre loi permettant aux détenteurs de capitaux de déposer leur argent dans les banques sans qu’ils ne soient obligés de justifier l’origine de leurs fonds.
« Une fois cette instruction promulguée, le client ne sera plus questionné sur l’origine des fonds qu’il souhaite déposer ou retirer. La procédure sera effectuée par des organes spécialisés », a précise Mohamed Loukal, relevant que charge aux services « spécialisés » de l’Etat de déterminer, en aval, l’origine des fonds. Car, les autorités ne peuvent pas en réalité ne pas enquêter sur un argent qui pourrait provenir du blanchiment d’argent ou du financement de terrorisme. Deux pratiques interdites au niveau international.
Cette nouvelle disposition vise notamment à capter ne serait-ce qu’une partie des 4000 milliards de dinars qui circulent dans les circuits informels. Un dispositif qui s’ajoute à celui déjà mis en place en 2015 par l’ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. Il s’agit d’une loi permettant une « déclaration fiscale volontaire » donnant la possibilité aux porteurs de fonds de déposer leur argent dans les banques sans s’exposer à des pénalités, en contrepartie du paiement d’une taxe de 7%. La disposition n’a rapporté que 400 milliards de dinars, soit près de 4 milliards de dollars.
Saïd Sadia