Encore un signe qui ne trompe pas. Encore une absence dans un classement majeur et stratégique qui témoigne de l’inquiétant recul de l’Algérie sur la scène continentale en Afrique. Et cette fois-ci, c’est dans le domaine de l’Energie, son seul secteur pourvoyeur de croissance économique et de précieuses devises, que l’Algérie se laisse détrôner par d’autres concurrents. Pour preuve, aucun Algérien ne figure sur la liste des 25 acteurs les plus influents de l’industrie de l’énergie en Afrique pour 2021, établie par la Chambre africaine de l’énergie.
Il s’agit de la deuxième liste annuelle des 25 acteurs les plus influents lancée par la Chambre Africaine de l’Énergie. Faisant partie de son rapport Africa Energy Outlook 2021, la liste dresse le profil des personnalités qui devraient avoir un impact significatif sur l’industrie en Afrique en 2021 par le biais de projets et initiatives spécifiques dans lesquels elles sont impliquées.
Malheureusement, aucun dirigeant de Sonatrach, ni un membre du gouvernement ni encore moins un chef d’entreprise algérien n’a été sélectionné parmi les 25 meilleurs profils en Afrique. Ce classement met en évidence les avancées réalisées dans le secteur de l’énergie dans d’autres pays qui connaissent un dynamisme beaucoup plus important et sérieux que l’immobilisme paralysant l’Algérie depuis début 2019.
Sur cette liste, nous retrouvons ainsi João Lourenço, président de la République d’Angola, qui est inscrit pour la première fois sur la liste après plusieurs années de réforme de l’industrie angolaise, qui en ont fait l’une des plus compétitives du continent. Via plusieurs décrets présidentiels signés en 2018, 2019 et 2020, le président a véritablement relancé le secteur des hydrocarbures en Angola et son attractivité pour les investisseurs. Alors que l’Angola se remet du choc de la pandémie de Covid-19 et d’une nouvelle crise économique, le leadership du Président Lourenço est plus important que jamais pour soutenir davantage la reprise du secteur et stimuler le développement de son contenu local. L’industrie angolaise sera également marquée par des projets offshore clés qui devraient avancer en 2021 et notamment menés par les majors internationales Total et Eni. Nicolas Terraz, président pour l’Afrique chez Total Exploration & Production, est un autre cadre qui a atteint le Top 25 de la Chambre pour 2021. Son pilotage de projets clés à travers le continent, en particulier en Afrique orientale et australe, sera étroitement surveillé l’année prochaine. Cela comprend notamment plusieurs projets dans des superficies en eau profonde en Angola, et le forage prévu du puits le plus profond du monde dans le bloc 48.
Rappelons qu’aujourd’hui, l’Angola est devenu le pays producteur de pétrole en Afrique dépassant l’Algérie qui occupait naguère cette position. La production quotidienne de l’Angola est de presque 2 millions de barils par jour.
Par ailleurs, pas moins de cinq Nigérians se sont classés dans le top 25 de la liste des 25 acteurs les plus influents du secteur de l’énergie de la Chambre africaine (https://EnergyChamber.org/) de l’énergie pour 2021. Muhammadu Buhari, président de la République fédérale du Nigéria, est le premier sur la liste pour son implication directe dans l’adoption et la signature éventuelles du projet de loi sur l’industrie pétrolière (PIB) en 2021.
Si le président parvient à mener à bien cette importante vague de réforme l’an prochain, il pourrait débloquer des milliards de dollars d’investissements et stimuler considérablement la reprise du pays et l’attractivité globale de l’Afrique de l’Ouest pour les entreprises. Sa capacité à faire des compromis et à définir le secteur sera mise à l’épreuve au 1er trimestre 2021 lorsque le Nigeria espère faire adopter par l’Assemblée nationale le très important et tant attendu projet de loi pétrolier.
De même, Mele Kolo Kyari, directeur général du groupe de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) a également figuré sur la liste pour la première fois. Alors que la NNPC se lance dans plusieurs programmes et projets stratégiques pour augmenter la capacité de raffinage, réduire les coûts opérationnels en amont, développer les infrastructures énergétiques et libérer le potentiel gazier du Nigeria, les actions et décisions de Mele Kolo Kyari peuvent avoir un impact profond sur les perspectives à court et moyen terme du plus grand pays producteur d’Afrique. Un vétéran de la compagnie pétrolière nationale, il a été en mesure de faire sa marque rapidement depuis sa nomination, renforçant la transparence du groupe et poussant énergiquement la suppression des subventions aux carburants pour les produits raffinés.
Plusieurs femmes sont également présentes au sein du Top 25 des acteurs les plus influents du secteur de la Chambre africaine de l’énergie (www.EnergyChamber.org) a fait un bond significatif de 3 à 8 entre 2020 et 2021. Publiée chaque année, la liste met en évidence les responsables gouvernementaux, et les cadres publics et privés dont le travail et les décisions peuvent profondément façonner la manière dont les Africains accèdent et consomment l’énergie
La dernière liste publiée cette semaine par la Chambre démontre le rôle croissant joué par les femmes dans la lutte contre la pauvreté énergétique, non seulement sur le terrain, mais aussi depuis les conseils d’administration africains et mondiaux où leur leadership et leurs décisions façonnent l’avenir de l’énergie africaine. Nous retrouvons ainsi dans ce classement Rebecca Miano et l’impact de son leadership sur l’augmentation de la capacité de production géothermique de la Kenya Electricity Generating Company (KenGen), mais aussi Khadija Amoah responsable du développement du champ de Pécan au Ghana ou la la ministre ougandaise Kitutu à façonner le développement d’une industrie inclusive des hydrocarbures en Ouganda. Plus au nord du Maroc, Amina Benkhadra est le fer de lance des efforts du Maroc pour développer davantage son industrie du gaz naturel en sa qualité de directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM).
Nous retrouvons également Vibhuti Jain de la US International Development Finance Corporation, ou Hu XiaoLian de l’Export-Import Bank of China, supervisent toutes les deux des programmes d’investissement clés qui pourraient soutenir de manière significative l’afflux de capitaux dans le secteur de l’énergie en Afrique en 2021. L’absence des personnalités algériennes est une régression significative de l’économie algérienne et, surtout, de l’influence de l’Algérie à l’échelle africaine. Il faudra bel et bien tirer les conclusions de cette régression qui doit interpeller tous les Algériens.
La moitié de l’article parle sur les pseudos succès de l’Angola ….
Dans une étude récente de British Petroleum, sur les producteurs de pétrole en 2020, l’Algérie a ravi la 2ème place à …. l’Angola
CQFD