On en sait un peu plus sur l’histoire énigmatique de Farid Ikken, l’étudiant algérien âgé de 40 ans qui a tenté de commettre un attentat terroriste devant le célèbre monument parisien Notre-Dame de Paris en agressant au marteau un policier devant la cathédrale.
Selon les premiers éléments communiqués samedi par François Molins, le procureur de la République de Paris, Farid Ikken a reconnu les faits en garde à vue. Il s’est présenté comme un « musulman sunnite » avec une « pratique dure depuis 10 mois ». Il a aussi expliqué s’être radicalisé « sur internet ». Ces informations ont énormément bouleversé sa famille.
Et pour cause, deux membres de sa famille vivant en France, un frère et un cousin, ont décrit aux enquêteurs de la police française un individu « solitaire », « calme », « sérieux », « issu d’une famille kabyle peu pratiquante ». Eux non plus n’avaient « jamais perçu de signes de radicalisation », a relaté François Molins, évoquant également « l’incompréhension de la famille en Algérie ».
Entendu par la justice, son directeur de thèse a évoqué quelqu’un « d’ouvert », « d’intelligent » et un « ferveur défenseur de la démocratie occidentale », a rapporté le procureur de Paris. Il était « professionnellement inséré », « inconnu des services de renseignement », n’avait jamais été incarcéré, et aucun contact avec des personnes en zone irako-syrienne n’a été relevé par les enquêteurs.
Cependant, le Procureur de la République de Paris a révélé que « l’exploitation de nombreux supports numérique » a permis de trouver des traces de radicalisation et une « adhésion à la propagande de l’État islamique ». Dans l’ordinateur portable de Farid Ikken, les enquêteurs ont retrouvé un manuel d’action en loup solitaire du groupe terroriste, ainsi que des « vidéos glorifiants les attentats de Paris et Bruxelles ». La propagande de Daech sur internet a-t-elle réellement suffi pour transformer le démocrate que fut l’Algérien Farid Ikken en un dangereux terroriste ? Le mystère demeure entier.