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vendredi, avril 19, 2024

Arrestations musclées, emprisonnements arbitraires : L’inquiétante escalade de violence du régime algérien contre le Hirak

C’est une escalade inquiétante, très inquiétante. Une escalade de violence qui démontre un durcissement de la répression policière et politique en Algérie. Ce mardi, des dizaines d’étudiants ou de simples citoyens, des curieux venus assister à la marche hebdomadaire des étudiants, ont été molestés par les services de sécurité. De nombreuses arrestations ont été enregistrées, des policiers ont brutalisé des étudiants pacifiques et désarmés venus uniquement crier leur soif de changement. 

Ce mardi, plusieurs témoins oculaires et observateurs l’attestent, la répression policière est montée d’un cran. Et à l’heure où nous mettons en ligne notre article, la marche des étudiants se poursuit dans les rues d’Alger tout en faisant face à des mesures punitives de la part des policiers mobilisés en grand nombre.

Cette nouvelle vague de violence s’ajoute aux emprisonnements arbitraires qui ont caractérisé plusieurs villes algériennes depuis le début de cette semaine. Le nombre des détenus d’opinion a augmenté dangereusement cette semaine. Des militants associatifs, des journalistes indépendants ou des syndicalistes sont ciblés sans aucune vergogne. En une journée, une rafle policière a permis de « capturer » 5 militants de l’association dynamique RAJ. A Alger, devant les portes du tribunal de Sidi M’hamed où il devait être présenté devant les juges, le militant Mourad Amiri a été arrêté manu militari par des policiers. Il sera relâché plusieurs heures après ce rapt inédit.

A Oran, le journaliste Said Boudour a failli faire de la prison pour des écrits ordinaires sur Facebook ! Jamais, au grand jamais, la situation des droits de l’homme en Algérie n’a été aussi noire, désespérante. Le désarroi gagne les avocats dont certains, comme le très engagé Abdelghani Badi, établissent un inquiétant parallèle entre la situation d’aujourd’hui et celle des sombres années 90 : sans aucune instruction judiciaire, des citoyens sont arrêtés ou portés disparus pour réapparaître plusieurs jours après devant un tribunal qui les expédie très rapidement en prison. L’Algérie replonge dans un état d’exception qui étouffe entièrement les libertés publiques.

Cette nouvelle escalade de violence policière, politique et judiciaire indique que le régime algérien a mis définitivement le cap sur la guerre ouverte contre le Hirak. Pour garantir l’organisation d’une élection présidentielle le 12 décembre prochain, le régime algérien veut en finir une fois pour toute avec la mobilisation populaire et citoyenne. Une orientation très dangereuse pour la suite des évènements.

 

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