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mardi, avril 16, 2024

Argent Public et investissements : l’Algérie préfère les Moudjahidine aux Etudiants

En 2023, l’Etat algérien va consacrer davantage d’argent  aux Moudjahidine qu’aux étudiants. En effet, la prise en charge des besoins quotidiens des étudiants algériens, à savoir la restauration, les résidences universitaires ou le transport universitaire, va coûter à l’Etat 159,7 milliards de Da, soit l’équivalent 1,14 milliard de dollars USD. En revanche, pour financer les pensions des Moudjahidine, le gouvernement algérien a validé un budget de 193,8 milliards de Da, soit l’équivalent 1,38 milliard de dollars USD, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations en consultant une copie du projet de la Loi de Finances 2023 qui a été officiellement validé par le gouvernement algérien en attendant sa prochaine adoption par le Parlement et la Conseil de la Nation avant sa signature officielle par le Chef de l’Etat d’ici le 31 décembre 2022.

Il est à signaler à ce sujet que le nombre d’étudiants dans les établissements de l’enseignement supérieur en Algérie a connu depuis la rentrée  universitaire 2021-2022 une importante augmentation ayant atteint 1.696.000. Rien que le nombre des nouveaux bacheliers, il avait dépassé les 88.000 étudiants inscrits dans les établissements de l’enseignement supérieur.  Ces effectifs vont augmenter de façon «drastique» pour atteindre 3,5 millions à l’horizon 2030, affirment plusieurs évaluations établies par les services du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique.

Les autorités algériennes doivent ainsi chaque année consentir à un important effort financier pour doter le pays des infrastructures nécessaires à l’accueil et l’organisation des cursus des étudiants. Depuis fin 2021, l’Algérie dispose officielle de  capacités d’accueil globales à 1.471.000 places pédagogiques. Concernant l’hébergement, la capacité d’accueil du pays est passée à 671.000 lits depuis fin 2021. Ce qui reste insuffisant pour couvrir les besoins futurs de la communauté estudiantine en Algérie.

En revanche, le nombre des bénéficiaires des pensions des Moudjahidine et leurs ayants-droits demeure opaque et indéterminé. Aucune source officielle ne veut communiquer ce nombre ni révéler le moindre détail sur ce dossier qui est classé apparemment comme très sensible par l’Etat algérien parce qu’il touche aux fondamentaux du roman national du pays. En 2017, l’Office national des moudjahidine (ONM) avait précisé que « le nombre de moudjahidine inscrits, encartés et qui paient leurs cotisations (au sein de l’ONM, ndlr) est de 200 000 ». Mais ce nombre ne concerne que les adhérents de l’ONM et n’a strictement aucun lien avec le nombre des pensionnaires rémunérés chaque mois par le ministère des Moudjahidine. Toujours en 2017, l’ex-ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, avait refusé de lever le voile sur ce secret bien gardé. Interrogé en octobre 2017 sur le nombre des moudjahidine encore en vie, Tayeb Zitouni avait tout bonnement refusé de le communiquer.

« Nous avons recensé les moudjahidine et nous disposons du chiffre exact mais je ne peux pas le donner pour l’instant. Il sera diffusé en temps opportun », avait-t-il dit.

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