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jeudi, avril 25, 2024

Après la scandaleuse affaire de Walid Nekiche : des militants et avocats créent le « comité contre la torture et les conditions carcérales inhumaines »

Torturé et violé, le sort tragique réservé à Walid Nekiche, jeune détenu du Hirak qui a été emprisonné de fin novembre 2019 jusqu’au 2 février 2021, a ému toute l’Algérie et convaincu de nombreux avocats et militants des Droits de l’Homme de lancer une initiative inédite, mais plus que jamais salutaire : la création d’un « comité contre la torture et les conditions carcérales inhumaines ». Cette initiative sera présentée demain samedi 13 février lors d’une conférence de presse qui sera animée par des avocats, universitaires, activistes du Hirak et des défenseurs des Droits de l’Homme. La conférence de presse se déroulera demain samedi à 10 heures au siège de l’association SOS disparus, sis au 21 boulevard Mustapha Ben Boulaïd à Alger. 

« Des avocats, des universitaires et des militants des droits humains ont décidé de réagir et de s’organiser en comité contre la torture et les conditions carcérales inhumaines », soulignent ainsi les initiateurs de cette action lorsqu’ils ont été contactés par la Rédaction d’Algérie Part. Cette initiative est étroitement liée à l’horreur subie par le jeune étudiant Walid Nekiche qui a été torturé et violé dans des locaux des services de sécurité lors de son arrestation le 26 novembre 2019 en marge d’une marche hebdomadaire organisée par les étudiants du Hirak.

« Walid Nekiche, viol et torture ! Plus jamais ça ! L’innommable ! Walid Nekiche a eu le courage de le révéler dans un simulacre de procès en criminelle qui avait d’emblée requis contre lui la perpétuité. Défendu avec brio par des avocats dont les plaidoiries resteront à jamais gravées dans l’histoire de la justice et de l’Algérie comme le summum de ce qu’est le véritable métier d’avocat : la défense des droits humains, Walid est libre aujourd’hui », explique les initiateurs de ce futur comité de lutte contre les tortures des activistes pacifiques en Algérie. Les initiateurs de cette action louable ne veulent pas se contenter de la remise en liberté du détenu Walid Nekkiche et exigent sa réhabilitation.

« L’onde de choc est d’une ampleur telle qu’une partie au sein du pouvoir n’a eu le courage de s’exprimer sur la question, hormis un laconique communiqué annonçant l’ouverture d’une enquête préliminaire, puis une information, entre rumeur et illusion, selon laquelle l’enquête est désormais confiée à une juridiction militaire. Sans illusions. Cependant, ce qu’il sera désormais convenu d’appeler l’Affaire Walid Nekiche a eu le mérite de faire bouger les lignes, les cœurs et les esprits », arguent à ce propos les avocats de l’ex-détenu d’opinion qui appellent, désormais, à  « dénoncer l’existence de la pratique de la torture sous toutes ses formes au sein des structures et des institutions en charge de la sécurité » en Algérie.

« Rien donc n’a changé depuis les premiers torturés post-indépendance, en 1963, et pour certains, membres de surcroit de la première assemblée constituante ? Et ceux de 1966 qui se sont opposés au coup d’Etat de Boumédiène ? Ou encore ceux des années 70, du printemps berbère de 1980, Constantine 1986 et la torture, à grande échelle d’octobre 1988 ? L’Algérie a ratifié en 1989 « La Convention contre la torture et autres peines et traitements cruels, inhumains ou dégradants » mais cela n’a pas empêché la pratique de la torture pendant la décennie noire et durant le règne de Bouteflika. Nous pensions qu’après le 22 février 2019, plus jamais cela ne serait du domaine du possible. Mais plus aussi optimiste après les révélations de Nekiche. Combien de Walid ont subi les affres de la torture, du viol et de l’humiliation ? », s’interrogent enfin les initiateurs du « comité contre la torture et les conditions carcérales inhumaines ».

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4 تعليقات

  1. La vie est un combat de tous les instants, Mais on peut compter sur la personne qui est digne de confiance
    Maitre Nabila Smail

    Même aux pires moments de la prison, quand mes camarades et moi étions à bout, j’ai toujours aperçu une lueur d’humanité chez un des gardiens, pendant une seconde peut-être, mais cela suffisait à me rassurer et à me permettre de continuer.
    Nelson Mandela