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jeudi, avril 25, 2024

Algérie : attention, le secteur privé est dans une grave crise depuis 2019

Le secteur privé algérien est ébranlé depuis 2019 par une profonde crise qui menace son existence. Ce n’est pas un constat simpliste dressé par des entrepreneurs désespérés, mais c‘est une note de conjoncture publiée récemment par la Banque Mondiale sur la situation économique et financière de l’Algérie qui l’affirme. Cette note de conjoncture parle de la nécessité d’engager des réformes structurelles pour faire face à la pandémie de la COVID-19. 

L’institution financière internationale qui accorde des prêts à effet de levier à des pays en développement pour des projets d’investissement a confirmé que  le secteur privé en Algérie peine à  rester le principal moteur de la croissance économique depuis 2019, année pendant laquelle l’Algérie a été déstabilisée par les fortes perturbations politiques nées dans le sillage de la campagne pour le 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

La suite des évènements politiques qui se sont déroulés en 2019 ont affaibli le secteur privé. Preuve en, en 2019, le secteur public a généré plus d’emplois que le privé en Algérie. En 2019, la contribution du secteur privé à la valeur ajoutée totale du secteur réel, à savoir tous les secteurs économiques sauf les secteurs financier et immobilier ainsi que les services publics,  hors hydrocarbures, a atteint 64 %, mais n’a généré que 37 % des 280 000 emplois nets créés entre septembre 2018 et mai 2019.

Les contributions les plus notables provenaient de l’agriculture (+1,2 points de pourcentage), de la construction (+0,8 pp) ainsi que des transports et
communications (+0,7 pp), nous apprend la même note de conjoncture de la Banque Mondiale qui souligne l’apport de moins en moins important du secteur privé dans la création de nouveaux emplois alors que ce secteur totalise à lui-seul plus de 7 millions de travailleurs sur l’ensemble du territoire national.

Le même document de la Banque Mondiale signale, par ailleurs, la baisse des prêts bancaires accordés au secteur privé. Preuve en est, « les prêts bancaires aux entreprises publiques ont augmenté de 14,4% en 2019, contre 4,2 % au secteur privé, suggérant une éviction de l’investissement privé », souligne la même note de la Banque Mondiale.

« Bien que le secteur privé représente 64 % de la valeur ajoutée totale du secteur réel, les prêts en sa faveur ne représentaient que 48,0 % de l’ensemble des prêts bancaires, contre 50,1 % pour ceux accordés aux entreprises publiques », relate encore le même document de l’institution financière internationale.

La même source  conclut enfin sur les dangers auxquels sont exposés les banques publiques en Algérie.  « Les tests de résistance réalisés en 2019 suggèrent que même si les risques de marché restent maîtrisés, les six banques publiques, qui représentent
85 % du crédit à l’économie, sont considérablement exposées à des risques d’impayés », affirme la note de conjoncture spécialement dédiée à l’Algérie qui souffre finalement d’une inquiétante crise économique depuis 2019 en raison de son instabilité politique.

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