Comme si les excuses de Ouyahia au Royaume des Al-Saoud ne suffisait pas. Une journée après avoir rencontré le Premier ministre, le président du Conseil consultatif (Majliss Echoura), le parlement d’Arabie saoudite, a eu droit, mercredi, à une audience présidentielle.
Le descendant de Mohamed Abdelwahab, l’inspirateur des wahhabites d’aujourd’hui, a donc été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika. Un privilège qui en dit long sur la nécessite que peuvent ressentir les responsables algériens de calmer le jeu avec un pays, l’Arabie Saoudite, avec lequel les relations n’ont jamais été bonnes. Du moins depuis une dizaine d’années.
La veille de la visite du responsable saoudien, les sites d’information du monde entier ont diffusé une image qui semble avoir choqué du coté de Jeddah : le Roi de l’Arabie Saoudite, le fils de Abdelaziz, fondateur de l’Etat saoudien moderne, a été mis sur une même photo que Donald Trump, le président américain qui venait de reconnaître El-Qods comme capitale d’Israël. « Deux facettes d’une même médaille », ont écrit les supporters du club de Ain M’lila sur leur banderole. Une humiliation de trop pour un souverain qui vient de subir les foudres de tout le monde arabo-musulman suite à sa réaction timorée suite au geste des Américains.
Mais si l’Arabie Saoudite est fâchée contre l’Algérie, ce n’est pas qu’à cause de cette banderole. L’Algérie refuse, en effet, de suivre l’Arabie Saoudite sur l’ensemble des sujets qui préoccupent la région. C’est le cas du dossier du Yémen, des mouvements armés au Liban, en Syrie et maintenant de Jérusalem. Mais les Saoudiens ont fini par admettre qu’avec tous les fronts ouverts, il vaut mieux avoir de bons rapports avec l’Algérie, « une puissance reconnue », selon un militaire saoudien. C’est ce qui vient de se passer !