La préférence nationale n’est pas une notion cultivée par nos dirigeants politiques. Preuve en est, plusieurs hauts responsables du pays préfèrent voyager avec des compagnies étrangères que de confier leurs destins à Air Algérie. C’est le cas, par exemple, d’Abderrahmane Raouya, le nouveau ministre des Finances, qui a rejoint samedi Alger depuis Paris dans un avion d’Air France.
En effet, le ministre des Finances a pris un billet en première classe à bord de la compagnie française lorsqu’il a quitté Paris vers 16 H 20 pour rentrer à Alger. En tant que ministre de la République, le nouveau ministre n’aurait-il pas été mieux inspiré en voyageant à bord de la compagnie nationale et publique qui reverse directement ses taxes et recettes dans le trésor public de notre pays ?
En réalité, cette question se pose depuis plusieurs années car Abderrahmane Raouya n’est guère un cas isolé. De nombreux autres hauts responsables, en poste ou à la retraite, préfèrent voyager à bord des compagnies étrangères. A maintes reprises, des voyageurs algériens croisent des anciens ministres comme Chérif Rahmani, Nourredine Zerhouni ou des députés comme Djamel Bouras à bord d’Air France ou d’Emirates.
Et pourtant, Air Algérie dessert les villes vers lesquelles ces dirigeants algériens s’envolent. Au nom de l’exemplarité, ces dirigeants ne devraient-ils pas voyager à bord d’Air Algérie notamment lorsqu’un haut responsable est toujours en fonction comme c’est le cas pour Abderrahmane Raouya ? Ce débat mérite bien d’être lancé car si Air Algérie rebute nos dirigeants, comment pourra-t-elle séduire les simples mortels…