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jeudi, avril 18, 2024

Ahmed Ouyahia et le milliardaire Ahmed Mazouz affrontent les juges du tribunal de Sidi M’hamed

Le méga-procès de corruption qui implique plusieurs hauts responsables de l’Etat et plusieurs richissimes hommes d’affaires entre aujourd’hui jeudi dans sa deuxième journée. Les audiences se poursuivent et les juges auditionnent encore Ahmed Ouyahia, l’ex-Premier ministre, et des oligarques richissimes et influents de l’ère Bouteflika comme Ahmed Mazouz, le patron du groupe Mazouz et propriétaire des usines à Sétif de montage des marques chinoises Heiger, Schacman et Chery. 

Pour cette deuxième journée, Ahmed Ouyahia a encore une fois déjoué les pièges tendus par les magistrats du tribunal de Sidi M’hamed. L’ex-Premier ministre n’a pas cessé de défendre ses décisions et d’expliquer tout ce qu’il a accordé aux investisseurs privés par les textes des lois adoptés par le gouvernement sous l’égide du Président de la République Abdelaziz Bouteflika dans le cadre du développement de la filière du montage des véhicules neufs en Algérie.

Et ce jeudi au tribunal de Sidi M’hamed, Ahmed Ouyahia a nié  avoir fait preuve d’un quelconque favoritisme à l’égard du milliardaire Ahmed Mazouz. Ahmed Ouyahia s’est appuyé sur les textes et dispositifs de l’Agence Nationale du Développement de l’Investissement (ANDI) et le Conseil National de l’Investissement (CNI). Concernant les avantages fiscaux et parafiscaux attribués à Ahmed Mazouz pendant une durée de 12 mois alors que son projet de montage des véhicules utilitaires chinois n’avait pas encore connu sa vitesse de croisière ni la prise de participation officielle d’un partenaire étranger, Ahmed Ouyahia a fait savoir que cette décision a été prise par ses soins pour éviter les complications et lenteurs bureaucratiques.

D’autre part, Ahmed Ouyahia a reconnu que lui et Youcef Yousfi, l’ex-ministre de l’Industrie, avaient un désaccord sur le dossier d’Ahmed Mazouz. « Youcef Yousfi a refusé le projet d’Ahmed Mazouz et moi je l’ai autorisé », a reconnu Ahmed Ouyahia mais tout en s’appuyant sur la commission technique du CNI pour justifier tous les avantages octroyés au milliardaire Ahmed Mazouz.

Concernant l’actionnariat étranger, le cahier des charges qui fixe les conditions établies dans ce domaine par le ministère de l’Industrie et datant d’avril 2016, précise effectivement que « la production ou le montage de véhicules particuliers, dans le cadre d’un nouveau partenariat industriel est subordonné à une prise de participation du constructeur dans le capital social de la société de projet ». Ceci dit, aucun pourcentage précis de cette prise de participation n’a été consigné dans ce cahier de charges.

C’est dans ce contexte que les juges ont tenté d’épingler Ahmed Mazouz pour démontrer l’illégalité de son projet puisque il n’avait pas associé dans le capital de son entreprise le constructeur étranger. Sur ce point, Ahmed Mazouz a relativisé la portée de ce problème en expliquant que ses pourparlers étaient toujours en cours avec le partenaire chinois pour lui permettre de prendre des participations dans l’usine de montage des véhicules utilitaires chinois à Sétif.

Face à cette irrégularité, Ahmed Mazouz a tenté de défendre « sa vision industrielle » en clamant sa bonne volonté de développer l’activité du montage des véhicules neufs dans notre pays. « Je suis dans l’importation des véhicules depuis 1991 et je suis le seul qui s’était lancé dans le montage des bus et camions. Au départ, j’étais bloqué par le gouvernement et mes équipements ont été longtemps retenus par les services des douanes au niveau des ports », s’est défendu enfin le milliardaire Ahmed Mazouz.

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