Les artistes, journalistes et réalisateurs algériens sont sous le choc. La mort du producteur et directeur de Go Films, Youcef Goucem, a suscité une vague d’indignation générale en Algérie. Youcef Goucem, qui a tenté de s’immoler par le feu au siège de Dzair TV, le 7 janvier dernier, est décédé hier jeudi 24 janvier à l’hôpital de Douéra.
La triste nouvelle s’est propagée rapidement comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux et les médias électroniques. Le 7 janvier, Youcef Goucem a tenté de s’immoler devant le siège de Dzair TV à Alger, après avoir réclamé le payement de ses salaires. À la suite d’une rencontre avec le directeur de la chaîne Dzaïr TV, Abrous Outoudert, le malheureux producteur s’est aspergé d’essence avant de mettre le feu à son corps.
Ce drame a ému les journalistes et artistes algériens. Et en dépit des éclaircissements fournis par la direction générale de la télévision privée appartenant à Ali Haddad, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer un véritable « crime » ! Djaffar Benmesbah, artiste-peintre et journaliste algérien, a expliqué sur sa page Facebook que Youcef Goucem a été « assassiné ». « Youcef Goussem est mort, vous l’avez tué. Assassins ! », s’indigne le peintre algérien. « Avec Youcef Goussem, vous êtes arrivés au crime. Vous êtes des assassins », dénonce vigoureusement cet artiste.
« C’est terrible et triste de mourir ainsi après un long parcours dans l’audiovisuel », a affirmé à ce propos le nouveau directeur de la cinémathèque d’Alger, Salim Aggar. L’enseignante à l’université de Béjaïa et activiste Sabrina Zouagui a confessé également sa colère sur les réseaux sociaux. « Youcef Goucem a été assassiné par ces escrocs qui sévissent dans le monde de la production audiovisuelle dans ce pays », a-t-elle clamé en faisant savoir que « l’assassinat de Youcef ne doit pas rester impuni ».
La liste des personnalités qui ont exprimé leur indignation est très longue. Il est inutile de la dresser entièrement dans cet article. Mais tous ces algériens sont unanimes pour réclamer des comptes à Dzaïr TV, la télévision du milliardaire Ali Haddad, la deuxième fortune du pays. Comment une entreprise appartenant à un tel richissime homme d’affaires peine-t-elle à verser de l’argent à un producteur désespéré qui a consenti à de nombreux sacrifices pour lui produire plusieurs documentaires et téléfilms ?