Après l’épisode sinistre de Khaled Drareni, la justice algérienne a encore accablé plusieurs autres militants pacifiques et des activistes totalement inoffensifs. Prison ferme, placement sous mandat de dépôt, accusations de soutien au terrorisme, etc., un véritable climat de terreur a été instauré ces jours-ci par les autorités algériennes et ce dans plusieurs wilayas à travers le pays.
Commençons par Chlef. La population est sous le choc ce jeudi 17 septembre. Et pour cause, l’ex-policier Toufik Hassani, l’une des figures les plus populaires du Hirak, a été condamnée ce jeudi à deux années de prison ferme exactement comme Khaled Drareni. Une condamnation très sévère pour un militant totalement pacifique dont le sort est d’avoir soutenu activement les revendications démocratiques du Hirak.
Après avoir été relaxé dans les accusations d’atteinte à l’intégrité de l’unité nationale, le tribunal de Ténès dans la wilaya de Chlef a décidé quand même de condamner Toufik Hassani à 2 ans de prison ferme et 100 000 Da d’amende. Toufik Hassani a été rendu également coupable d’incitation à attroupement, menace d’agression contre les éléments de la sécurité. Une accusation farfelue pour un militant qui s’est distingué par l’exemplarité morale de son comportement depuis le début du Hirak en février 2019.
Dans la wilaya d’Adrar, deux militants engagés en faveur du Hirak, à savoir Khelil Kheyi et Saïd Zegar, ont été placés ce jeudi sous mandat de dépôt par le Procureur de la République près le tribunal de Timimoun et le juge d’instruction près du même tribunal. Khelil Kheyi et Saïd Zegar ont été arrêtés le mardi dernier par les services de sécurité et placés en garde-à-vue en raison de leurs publications diffusées sur… Facebook ! Les deux militants ont été également accusés par le tribunal de Timimoun d’atteinte à la Personne du Président de la République. Un chef d’inculpation qui devient totalement à la mode à chaque fois qu’un militant du Hirak est présenté devant les tribunaux algériens.
A Constantine, la justice continue de s’acharner contre le journaliste et militant Abdelkerim Zeghilech dont le procès a été renvoyé ce jeudi au 24 Septembre 2020 au tribunal de Ziadia. Après avoir été condamné à deux ans de prison le 24 août dernier, Abdelkrim Zeghileche est, désormais, poursuivi dans une nouvelle affaire dans laquelle il est accusé « d’outrage à corps constitué ». Une autre affaire, un autre procès pour accabler encore davantage un journaliste indépendant et engagé en faveur du changement démocratique. Un acharnement injuste qui vise à faire de ces militants et journalistes un véritable « exemple » dans la seul but de terrifier les Algériennes et Algériens désireux de renouer avec le Hirak.