Abdou Semmar, le rédacteur en chef d’Algérie Part, a gagné son procès contre le milliardaire et oligarque algérien Mohamed Laid Benamor, l’un des symboles et anciens piliers du clan présidentiel des Bouteflika. Le tribunal de Grande Instance de Fontainebleau en France a rendu son verdict hier mardi 3 septembre.
Ce verdict inflige une défaite humiliante à l’oligarque algérien et ex-président de la chambre de commerce et de l’industrie (CACI) et l’ancien vice-président du FCE d’Ali Haddad. Mohamed Laid Benamor a accusé Abdou Semmar d’avoir formulé des propos diffamatoires et mensongers à l’encontre du patron du groupe Benamor. Ce dernier avait contesté vigoureusement le bien-fondé et la fiabilité des enquêtes menées par Abdou Semmar à propos des pratiques suspectes de transferts illicites de devises vers l’étranger, plus exactement en Suisse, de Mohamed Laid Benamor et de plusieurs privilèges financiers et politiques dont il avait bénéficié en raison de sa proximité avec le régime de Bouteflika.
Le verdict rendu mardi affirme clairement que cette « affaire ne relève pas de la compétence des juridictions françaises et notamment de celle du tribunal de grande instance de Fontainebleau ». Et partant de ce principe, l’accusation de diffamation colportée par Mohamed Laid Benamor à l’encontre d’Abdou Semmar ne peut s’appuyer sur aucun fondement juridique.
Par conséquent, la même juridiction française a condamné « monsieur Mohamed Laïd BENAMOR à payer à monsieur Mohamed SEMMAR la somme de 2.000 euros sur le fondement de l’ article 700 du Code procédure civile ». Le tribunal de Grande Instance de Fontainebleau a démontré enfin que lorsque la justice est impartiale et indépendante, le journalisme d’investigation ne peut nullement être étouffé par les puissances de l’argent douteux.
De son côté, l’avocat d’Abdou Semmar, maître Eric Morain a assuré en guise de conclusion que « le temps de l’intimidation est révolu. C’est désormais le temps de la justice. Et il a un bien meilleur parfum, celui de la liberté. »