L’austérité qui touche tous les services de l’Etat oblige les imprimeries publiques à réclamer leurs dus. Des dizaines de journaux privés, qui impriment chez l’Etat sans payer un centime, sont mis en demeure, depuis quelques semaines, afin de mettre la main à la poche. Dans le cas contraire, les imprimeries de l’Etat menacent de ne plus tirer les journaux.
Selon des sources concordantes, ce sont des dizaines de milliards de centimes que les imprimeries publiques réclament. Certains journaux à grand tirage, comme Echourouk, ont déjà été suspendus par l’imprimerie du centre. Cette dernière a réclamé plus de 60 milliards au journal arabophone. Une action en justice a même été menée. La SIA a gagné, mais le quotidien n’a pas payé. La raison ? Mystère.
En plus de ces journaux, des dizaines de petits quotidiens (dont le tirage ne dépasse pas les 5000 exemplaires, parfois moins que cela), qui tirent chez les imprimeries publiques sans payer un centime. Du temps de l’opulence, les autorités politiques ont fait en sorte que ces journaux, dont certains ne sont même pas distribués, puissent continuer à exister malgré tout. L’essentiel étant de servir la propagande officielle. Mais depuis le début de la crise, les imprimeries publiques trouvent du mal à acheter du papier (importé) et à faire face à leurs charges. La seule solution qui leur reste est de réclamer leurs dû. Avec le risque de voir plusieurs journaux fermer et leurs employés livrés au chômage !