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samedi, avril 20, 2024

2001-2020 : la cherté de la vie a battu des records vertigineux en Algérie

La cherté de la vie en Algérie a connu une augmentation vertigineuse et une hausse qui donne le tournis durant ces 19 dernières années. En effet, de 2001 jusqu’à 2020, les prix des produits de large consommation ont totalement explosé atteignant des hausses dépassant, pour certains produits, les 500 % ! C’est en effet ce que nous pouvons constater du dernier rapport sur l’indice des prix à la consommation établi par l’Office National des Statistiques (ONS), un organisme étatique affilié au ministère algérien des finances, qui nous fournit un comparatif retraçant l’évolution des prix de plusieurs catégories de produits de 2001 jusqu’à juin 2020. Et ces comparaisons reflètent une aggravation énorme de la cherté de la vie au fil des ans. Explications. 

Pour la viande de mouton, le prix du kilogramme était fixé à 501,33 Da en 2001. En 2019, ce prix était de  1490,12 Da et en mai 2020, la viande de mouton était vendue dans les marchés algériens à 1495,12 Da alors qu’au moins de juillet, ce prix a atteint les 1498,78 Da. Ainsi, sur une période 19 ans, les prix de la viande de mouton ont augmenté en Algérie de plus de 198 %. Le merguez rouge coûtait en 2001 366 Da. En juillet 2020, un KG de merguez rouge vaut 1197,56 Da, soit une augmentation de plus de 226 % en 19 années.

Un kilo de sardine coûtait 88,16 Da en 2001. En juillet 2020, le même kilo revient à 626,59 Da, soit une augmentation dépassant les 610 % en 19 années. Le citron était vendu en Algérie à 53,30 Da en 2001. En juillet 2020, un KG de citron est proposé à 305,27 Da, soit une augmentation dépassant les 472 %. Le même constat est dressé pour la pomme verte dont le prix était fixé à 91,06 Da le KG en 2001. En juillet 2020, ce prix atteint les 570,09 Da, soit une augmentation dépassant les 526 % pendant ces 19 dernières années.

La pomme de terre, un produit agricole qui a bénéficié de tout le soutien financier de l’Etat algérien pendant ces dernières années, a connu également une hausse phénoménale des prix. En 2001, le prix du KG est de 21,09 Da. En juillet 2020, le prix d’un KG de pomme de terre fait 51,14 Da, soit une augmentation dépassant les 142 % en 19 années.

Mêmes les produits qui sont réputés pour être très accessibles en Algérie ont connu une hausse totalement affolante. le Gazoil a connu, par exemple, une hausse des prix dépassant les 138 % entre 2001 et 2020, le prix de l’essence a subi une hausse dépassant les 124 % en 19 ans. Même les produits les plus célèbres en Algérie comme les dattes deglet Nour ont connu une hausse des prix dépassant les 357 % entre 2001 et 2020. On pourra encore donner de nombreux exemples qui démontrent l’excessive aggravation de la cherté de la vie en Algérie. Ces augmentations ne sont pas du tout logiques ni normales.

Dans un pays stable et développé économiquement, l’inflation ne devrait pas dépasser les 2 à 3 %. Sur une période de 20 ans, les prix augmentent de 5O % dans le pire des cas. Mais des hausses de plus de 200, voire 300 %, on ne les retrouve que dans les pays qui sont en situation frôlant la faillite économique et financière.

Certains diront : objection, les salaires ont également augmenté en Algérie entre 2001 et 2020. Certes, en 2001, le salaire minimum est passé à 8 000 DA, en 2004 à 10 000 DA, en 2007 à 12 000 DA, et en janvier 2012, à 18 000 DA et enfin depuis 2020, il est fixé à 20 mille Da. Le salaire minimum en Algérie a donc plus que triplé en 20 ans. Or, l’impact de ces augmentations est totalement faible et dérisoire. Pourquoi ? Parce que le dinar algérien n’a pas cessé de perdre de sa valeur réelle durant ces 19 dernières années. Ainsi, rien que ces 5 dernières années, le dinar algérien a perdu « officiellement » plus de 23 % face au dollar américain et euro européen. Si l’on remonte jusqu’à 19 ans, la chute du Da est mesurée à plus de 120 %. Cette chute de la valeur de la monnaie nationale annule totalement l’impact positif des augmentations salariales sur le pouvoir d’achat des Algériens. Comme presque tout n’est pas produit en Algérie, les produits consommés par les algériens sont massivement importés depuis l’étranger. Et avec un Dinar en constante chute, les prix de ces produits ne cessent de grimper atteignant des seuils totalement dramatiques. C’est ce qui explique l’expansion de la misère sociale et de pauvreté en Algérie.

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