L’association ADDRA attire l’attention sur la situation de cette partie vieillissante de la population immigrée présente sur le territoire français, communément appelée « chibanis », qui n’est pas acceptable.
Des dizaines de milliers de retraités Algériens en France pénalisés à rentrer définitivement au en Algérie. La cause: une couverture sociale fragile.
La très grande majorité de ces vénérables retraités réside dans des foyers, hôtel, et dans des chambres de 9 m2 insalubre et dans des conditions lamentables pour un loyer avoisinant les 400€. Ces chibanis, que l’on peut aussi qualifier d’invisibles de la France, Les «chibanis» ayant trimé toute leur vie en France réclament plus de justice quant à une pension de retraite décente, à une couverture sociale digne de travailleurs ayant durement contribué à l’essor économique de la France d’après-guerre.
Le pays était en plein boom industriel, et avait besoin à l’époque d’une main-d’œuvre, c’est l’Afrique du Nord qui en était le principal fournisseur. Ils sont partis très jeunes de toutes les régions d’Algérie pour subvenir aux besoins de leurs familles restés souvent au bled, en travaillant dans les mines de charbon du Nord-Pas-De-Calais, les industries automobiles de la région parisienne…
En effet, il s’agit pour le gouvernement français d’abolir la discrimination de droit et d’équité de traitement suivante, faite selon la nationalité de l’intéressé cotisant à la sécurité sociale. Depuis le 1er janvier 2014 (Loi L.311-9 du Code de la sécurité sociale) un retraité de nationalité française et exclusivement française peut résider à l’étranger, en dehors de l’Union Européenne et de la Suisse (en Algérie par exemple), tout en bénéficiant entièrement de la couverture de la sécurité sociale, sans condition de la résidence en France.
Cette mesure a été prise pour permettre à un nombre croissant de ressortissants français de passer leur retraite notamment dans des pays en Afrique comme au Maroc en Algérie et Tunisie, pour bénéficier de l’avantage climatique et du pouvoir d’achat. Mais et c’est là où le bât blesse, les retraités de nationalité étrangère, dont les algériens qui ont travaillé et cotisé en France comme les autres pendant de longues années, sont pratiquement assignés à résidence, avec l’obligation de résider en France de manière continue pendant au moins 183 jours par an, sous peine de perdre le bénéfice de la sécurité sociale. Là est la discrimination flagrante et le déni d’égalité.
Rappelons à ce sujet que des réunions de la haute commission mixte de coopération bilatérale et surtout les commissions des affaires sociales et de la sécurité sociales ont été programmés depuis 2010, 2014 et 2015.
A cette occasion, où en est-on des engagements de ces deux commissions ? La visite officielle en Algérie du président de la République Française, Emmanuel Macron, prévue ce 6 Décembre est une opportunité pour adopter une initiative législative dans le but de rendre la dignité aux Chibanis.