« L’Algérie, c’est aussi une question de politique intérieure ». Ces propos ont été tenus par le diplomate et ancien ambassadeur à Alger (2008-2012, 2017-2020), et auteur du livre « l’énigme algérienne » (2022), Xavier Driencourt. Dans une interview accordée hier mardi 11 octobre 2022 au quotidien français Le Figaro, l’ex-ambassadeur de France à Alger a expliqué que la France « est condamnée à avoir une relation normalisée » avec l’Algérie.
Cette nécessité s’explique selon Xavier Driencourt par l’importance des liens humains qui unissent la France à l’Algérie. « Il y a plus de 5 millions d’algériens ou de franco-algériens en France. 10 % de la population française a une relation avec l’Algérie : c’est énorme ! », a confié ainsi le diplomate chevronné qui a été consul général à Sydney, directeur général de l’administration, chef de l’inspection générale des Affaires étrangères.
Le même interlocuteur a reconnu également que la dernière visite de la Premier-ministre française Elisabeth Borne avec une quinzaine de ministres à Alger est seulement « symbolique » car elle vise à « entretenir l’amitié et la flamme » entre l’Algérie et la France.
Le même diplomate a mis en exergue aussi la complexité des rapports que la France entretient avec l’Algérie. « Il faut être à la fois ferme et affectif avec les Algériens », a résumé ainsi Xavier Driencourt lequel avoue que les Algériens « ne comprennent que les rapports de force ».
Xavier Driencourt a appelé les autorités françaises à faire preuve de davantage de fermeté « pour se faire respecter sur les relations économiques, la vie quotidienne des français en Algérie ou le dossier migratoire ». L’ex-ambassadeur de France à Alger a réclamé enfin des « gestes » aux autorités algériennes pour garantir « de bons rapports avec la France » et cite comme exemple le retour des descendants des pieds-noirs dans le pays qui a vu naître leurs parents.
